L’Afrique, avec le Nigéria en tête, peut devenir le premier centre de fabrication écologique au monde

Adresse de Bola Ahmed Tinubu

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Les pays africains, dont le Nigéria, ont besoin de partenariats pour mettre en place une nouvelle économie verte. Les efforts de lutte contre le changement climatique ne seront couronnés de succès que dans le cadre d’une approche coopérative.

Le Nigéria s’est heurté à des obstacles majeurs, notamment l’impact de la pandémie de COVID-19, les défis à court terme des réformes économiques et l’unification en cours des taux de change, mais le pays reste fermement résolu à reconstruire une économie meilleure et plus propre en dépit de ces défis.

Pour respecter son engagement juridiquement contraignant en faveur d’un monde plus propre, le Nigéria a lancé l’initiative du marché nigérian du carbone lors de la COP28 en rejoignant l’initiative du marché africain du carbone.

Les pays en développement, bien que leur contribution au problème soit minime, en subissent la plupart des conséquences.

Les pays africains ne peuvent tout simplement pas faire cavalier seul. Il faut adopter une approche équitable et coopérative. Pendant trop longtemps, trop de pays développés ont hésité à faire ce qu’ils devaient faire.

Le Nigéria a pris des mesures importantes, a adopté avec détermination la loi sur le changement climatique et s’est engagé à ne pas émettre de gaz à effet de serre entre 2050 et 2070.

La nation la plus peuplée d’Afrique a réussi à mobiliser des dizaines de milliers de jeunes dans tout le pays pour qu’ils plantent 250 000 arbres par an afin d’honorer l’engagement de planter 25 millions d’arbres d’ici à 2030, alors que le Nigéria construit sa grande muraille verte pour lutter contre l’avancée du désert dans la région nord du pays.

Le Nigéria exploite activement les abondantes ressources éoliennes et solaires du pays.

Toutefois, il ne sera pas facile d’abandonner les combustibles fossiles, qui constituent le pilier de l’économie nigériane.

Lors du sommet du G20 qui s’est tenu à Berlin le mois dernier, le Nigéria s’est engagé à développer des capacités de production d’hydrogène bleu et vert en vue d’une exportation internationale.

Lors de conversations avec des producteurs de pétrole du Moyen-Orient, le Nigéria a également renforcé cet engagement.

Le Nigéria vise maintenant à mobiliser des capitaux privés avec le soutien d’initiatives telles que la Climate Finance Leadership Initiative et les nouveaux programmes d’infrastructure mondiaux des États-Unis et de l’Union européenne.

Le programme Global Gateway de l’Union européenne et l’initiative Build Back Better World du gouvernement américain sont des ressources potentielles que le Nigéria cherche à explorer dans ses efforts de transition vers une énergie plus propre.

Le Nigéria cherche également à diversifier son économie en s’engageant dans une concurrence amicale avec la Russie pour fournir de l’énergie aux marchés européens. Le Nigéria peut y parvenir grâce au gaz naturel et aux énergies vertes. C’est pourquoi il investit massivement dans ces deux domaines.

Les batteries à louer pourraient aider les Nigérians à abandonner leurs générateurs. Mais le temps de l’observation et de l’attente est révolu. Les pays développés doivent honorer les engagements pris sous la forme de contributions significatives au Fonds pour pertes et dommages et d’une promesse de financement annuel de 100 milliards de dollars pour la lutte contre le changement climatique.

Il est temps de saisir l’occasion.

 

Bola Ahmed Tinubu est le président de la République fédérale du Nigeria.

Traduction de Mourtada Nanzif Adékounlé

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