La police ougandaise a arrêté jeudi 11 femmes parlementaires qu’elle accuse d’avoir organisé une manifestation illégale, certaines d’entre elles ayant été blessées lors de leur arrestation.
Les législatrices ont été arrêtées juste à l’extérieur des bâtiments du parlement dans la capitale Kampala alors qu’elles se préparaient à marcher vers le ministère des Affaires intérieures où elles avaient l’intention de remettre une note de protestation au ministre.
Elles protestaient contre ce qu’elles ont qualifié de brutalité policière et d’usage excessif de la force pour disperser diverses manifestations organisées par des femmes parlementaires dans leurs circonscriptions locales au cours des dernières semaines.
“Je condamne fermement la manière dont la police a arrêté ce matin les 11 femmes parlementaires qui étaient pacifiques et non armées. Certaines saignent et d’autres ont les vêtements déchirés. C’est comme s’ils arrêtaient des terroristes”, a déclaré Thomas Tayebwa, vice-président du Parlement, sur Twitter.
“Leur arrestation s’est faite sans vergogne aux portes du Parlement. Je ne sais donc pas si nous sommes vraiment en sécurité si des gens peuvent être déployés aux portes du Parlement juste pour frapper des citoyens inoffensifs”.
Les vidéos de la bagarre qui ont circulé sur les médias sociaux ont montré des policiers luttant pour pousser les législateurs, qui étaient tous vêtus de noir, dans une camionnette.
Le porte-parole de la police, Luke Owoyesigyire, a nié que les policiers aient fait un usage excessif de la force.
Il a accusé les législateurs d’avoir résisté à leur arrestation et d’avoir blessé certains policiers.
Il a déclaré qu’ils avaient été arrêtés pour avoir participé à une manifestation illégale et qu’ils avaient été libérés sous caution de la police.
Au fil des ans, le personnel de sécurité ougandais a souvent été accusé de brutalité, en particulier à l’encontre des opposants au dirigeant vétéran Yoweri Museveni.
