Le Nigéria à la 5ème conférence des Nations unies sur les nations les moins développées

Timothy Choji

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La conférence sur les pays les moins développés (PMA) s’est tenue à Doha, la capitale du Qatar, du 5 au 9 mars 2023, sur le thème “Du potentiel à la prospérité”. Le sommet a réuni des dirigeants mondiaux, des représentants du secteur privé, de la société civile et des organisations de jeunesse.

Cette conférence, qui se tient une fois par décennie, est l’occasion d’obtenir le soutien de la communauté internationale pour accélérer le développement durable dans les PMA et les aider à progresser sur la voie de la prospérité.

L’objectif de la conférence était de mobiliser la volonté politique, la solidarité, l’action et les solutions pour transformer les PMA, en particulier dans les domaines cibles convenus que sont la pauvreté, l’insécurité alimentaire, la faim, la faiblesse ou l’absence d’infrastructures, l’insuffisance des équipements de santé et le changement climatique, entre autres.

À Doha, les dirigeants mondiaux ont partagé les initiatives de développement des pays et mobilisé la volonté politique, la solidarité, l’action et les solutions pour transformer les PMA, en trouvant des solutions durables aux défis de la pauvreté, de l’insécurité alimentaire, de la faim, des infrastructures faibles ou inexistantes, des installations sanitaires inadéquates, du changement climatique, entre autres, alors qu’ils s’efforcent d’atteindre les objectifs de développement durable (ODD) d’ici à 2030.

La plupart de ces pays les moins avancés s’efforcent toujours de trouver des solutions aux défis de la pauvreté, aux effets néfastes du changement climatique, à la crise alimentaire et énergétique ainsi qu’au fardeau de la dette, entre autres.

Le président nigérian, Muhammadu Buhari, qui a conduit la délégation du pays au sommet, a réaffirmé l’engagement du Nigéria à soutenir les pays les plus vulnérables pour qu’ils puissent relever leurs défis en matière de développement.

Il a souligné les domaines dans lesquels le gouvernement nigérian a fourni à ces pays diverses formes d’assistance au fil du temps.

Bien que le Nigéria ne fasse pas partie de cette catégorie de pays, le président Buhari a participé au sommet à l’invitation de l’émir du Qatar, le cheikh Tamim bin Hamad Al Thani.

Le président Buhari s’est exprimé sur les questions nationales et sur les mesures prises par le gouvernement pour atténuer la plupart des défis auxquels sont confrontés les PMA, tandis que les ministres de l’environnement, de l’éducation, des affaires humanitaires, de l’industrie, du commerce et de l’investissement, des finances, du budget et de la planification nationale ont expliqué la position du Nigéria lors des tables rondes thématiques en rapport avec les politiques du gouvernement nigérian.

Ces domaines thématiques comprenaient la lutte contre le changement climatique et le soutien à l’environnement, l’investissement dans les populations des pays les moins avancés pour ne laisser personne de côté et le renforcement de la participation des pays les moins avancés au commerce international et à l’intégration régionale. D’autres thèmes sont la mobilisation des ressources et le renforcement des partenariats mondiaux pour le développement durable dans les pays les moins avancés.

Le président nigérian a eu une série d’entretiens en marge de la conférence, rencontrant le président de la CEDEAO et président de la Guinée-Bissau, Oumarou Sissoco Embalo, qui a révélé la décision de l’organisme régional de décerner le prix de l’icône de la démocratie au dirigeant nigérian.

Il a également rencontré le président de transition du Tchad, le général Mehmet Idris Deby-Itno, avec lequel il a discuté des domaines de soutien à la transition démocratique en cours au Tchad, les deux dirigeants appréciant la dynamique soutenue de la transition.

La réunion avec le vice-président iranien, M. Mohsen Mansouri, a permis de convenir des moyens de renforcer la coopération économique, en particulier dans les secteurs de l’énergie, des infrastructures et de la culture. Le président a également eu une autre rencontre importante avec le père de l’actuel dirigeant du Qatar, le pays hôte, Cheikh Hamad Bin Khalifa Al-Thani. Les deux dirigeants ont discuté des moyens d’accroître le commerce, de renforcer les liens bilatéraux et la coopération dans les domaines de l’énergie et de la culture.

Le président Buhari a informé ses invités des récentes élections au Nigéria, estimant qu’il passerait le relais à un nouveau président le 29 mai 2023.

L’un des points forts de la conférence a été la présentation du président Buhari qui a été perçue comme une critique de la structure actuelle du système financier mondial qui “fait peser un fardeau insoutenable de la dette extérieure sur les pays les plus vulnérables”. Le président nigérian a averti que de tels fardeaux de la dette rendraient difficile pour les PMA d’atteindre l’Agenda 2030 pour dix-sept objectifs de développement durable (ODD).

Il a déclaré que les pays les moins avancés sont souvent confrontés à des vulnérabilités en matière de développement et à des défis qui ne sont pas toujours de leur fait, ce qui pose d’énormes obstacles à leurs efforts de développement, d’où la nécessité d’une assistance urgente et solide pour aider à libérer leurs potentiels et à renforcer la résilience socio-économique.

Le président Buhari a averti que le changement climatique reste l’une des plus grandes menaces existentielles auxquelles l’humanité est confrontée aujourd’hui, qu’il met en péril des vies et des moyens de subsistance et qu’il se manifeste sous différentes formes négatives, notamment l’augmentation des températures, l’élévation du niveau des mers, les inondations, la sécheresse et la désertification.

Il a révélé qu’il fallait faire face à ces menaces. Il a souligné que le changement climatique a également entraîné une perte importante de la biodiversité.

Le président Buhari a également évoqué que le changement climatique avait exacerbé les conflits et entraîné des migrations non planifiées, causant des difficultés indicibles dans des endroits comme la région du bassin du lac Tchad.

Il a appelé à inverser la tendance des pays les moins avancés à souffrir des effets du changement climatique. Insistant sur le fait que, bien que contribuant le moins aux causes du problème, le président nigérian a précisé que les décès dus aux crises liées au climat sont plus nombreux dans les pays les plus vulnérables, et que les projections indiquent que la tendance à la hausse se poursuivra.

Il ne fait aucun doute que le Nigéria a défendu la cause d’un monde meilleur à Doha, convaincu qu’avant la prochaine 6e conférence des Nations unies sur les pays les moins avancés, de nombreux progrès auront été accomplis pour transformer le potentiel identifié de ces pays en prospérité pour un monde meilleur.

On s’attend donc à ce que les résolutions de Doha constituent la base de la réunion sur les objectifs de développement durable (ODD), en particulier dans les pays les moins avancés (PMA) au monde.

 

Article de Timothy Choji; Traduction de Mourtada Nanzif Adékounlé

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