Après vingt ans à la tête de la Turquie, la fin du règne Erdogan ?

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Après deux décennies au pouvoir, l’une en tant que Premier ministre, l’autre en tant que président de la Turquie, Recep Tayyip Erdogan espère arracher un dernier mandat. Mais son bilan jugé négatif pourrait lui donner quelques sueurs froides le 14 mai face à son principal adversaire, le candidat de l’opposition unie, Kemal Kilicdaroglu.

C’est un animal politique. Un tribun hors pair qui dirige la Turquie d’une main de fer depuis vingt ans. En lice pour un troisième mandat présidentiel, Recep Tayyip Erdogan, a transformé le pays comme seul Mustafa Kemal Atatürk, le fondateur de la République, l’avait fait avant lui. Mais la présidentielle du 14 mai ne se présente pas comme un parcours de santé, loin de là.

Crise économique, inflation galopante, dérive autoritaire, gestion des séismes du 6 février qui ont fait officiellement plus de 50 000 morts… Un bilan qui pourrait lui coûter son luxueux palais d’Aksaray, à Ankara. Ahmet Insel, politologue et éditeur turc, revient pour France 24 sur les vingt ans au pouvoir de celui que ses plus fervents partisans appellent le “Réis”.

Qu’est-ce qui changera radicalement si l’opposition accède au pouvoir 

Le gouvernement enverra des messages plus positifs à l’Union européenne et prendra des dispositifs législatifs, s’il y a majorité parlementaire, pour changer le régime. On peut changer le code de procédure pénale, par exemple pour retrouver un régime de libertés fondamentales.

La politique étrangère changerait dans une moindre mesure, car l’environnement international ne va pas évoluer prochainement. La posture ne sera plus agressive mais apaisée. Les relations seront moins tendues avec les membres de l’Otan, l’adhésion de la Suède ne sera pas bloquée. L’opposition annulera probablement l’achat des missiles S-400 russes, source de conflit important avec les États-Unis. Et probablement, un air de liberté va souffler quelques mois. Après, ce sera aux partis au pouvoir de jouer convenablement.

 

Avec France 24/AFP

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