Les Africains exhortés à prendre position face au changement climatique

Narration de Cyril Okonkwo

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Le vice-président du Nigéria, le professeur Yemi Osinbajo, a exhorté les gouvernements et les dirigeants africains à s’unir afin de développer une volonté commune de promouvoir le programme de croissance positive pour le climat.

Le professeur Osinbajo a fait cette déclaration dimanche lors d’une réunion avec la Fondation Afrique Europe (AEF) sur le thème “Earthshot 2023 Milestone”, en marge du programme du week-end Ibrahim sur la gouvernance, à Nairobi, au Kenya.

La croissance positive pour le climat met l’accent sur la manière dont le continent peut offrir des solutions à la crise climatique mondiale tout en assurant la croissance économique de leurs pays.

Le vice-président a lancé cet appel le jour même où il a tenu une réunion bilatérale avec le président kenyan. William Ruto à la State House de Nairobi.

Lors de cette réunion, les deux dirigeants ont convenu que les Africains devaient façonner un récit sur la crise du changement climatique de manière à ce que le point de vue du continent soit bien exprimé par les Africains.

Ils ont également exprimé l’espoir que ce récit africain, qui n’est pas antagoniste, serait bientôt accepté parce qu’il ne s’agit pas d’un “nous contre eux”, mais d’un récit qui cherche à équilibrer les perspectives mondiales sur la question.

Les dirigeants ont convenu que les défis posés par le changement climatique sont réels et mondiaux, et qu’ils nécessitent des actions rapides et positives.

Lors de la réunion qui a suivi avec l’AEF, le vice-président a précisé que “le programme de croissance positive pour le climat est important. Pour moi, les prochaines étapes sont cruciales ; tout d’abord, nous devons rallier les gouvernements africains et les chefs d’État à cet agenda, et c’est essentiel car l’agenda pour une croissance climatiquement positive est une situation gagnant-gagnant pour l’Afrique et le reste du monde.

“Il faut certainement l’étoffer et faire en sorte que les gouvernements africains, en particulier, comprennent la place que nous occupons dans ce programme et la manière de le faire avancer.

Prenant le Nigéria comme exemple, le professeur Osinbajo a réitéré : “Nous ne sommes peut-être pas le pays auquel on pense lorsqu’il s’agit d’économie verte, mais la vérité est que l’hydroélectricité du Nigéria est au cœur de ses ressources énergétiques, notre plan de transition énergétique ainsi que notre plan pour les énergies renouvelables soulignent tous deux de grandes ambitions pour les énergies renouvelables.

“Nous sommes un pays riche en gaz, et la question est donc de savoir comment faire valoir ce point de vue pour le Nigeria de manière à mettre l’accent sur les compromis et les avantages réels.

“Je pense qu’il s’agit d’un cas assez simple, mais nous devons présenter à chaque gouvernement les avantages et les inconvénients afin d’obtenir un consensus le plus rapidement et le plus efficacement possible.

Osinbajo a indiqué que l’Afrique peut être une solution à l’ambition zéro.

Il s’est exprimé en ces termes : “Je pense qu’il est important de souligner qu’il s’agit d’une solution gagnant-gagnant parce qu’au lieu de voir le récit habituel de l’Afrique comme étant le plus petit émetteur et le plus grand souffrant, voici une situation où nous proposons une agence africaine. Et nous disons que l’Afrique peut être la solution aux ambitions nettes zéro du monde entier.

“Et comment cela va-t-il se produire ? Parce que nous avons tout ce qu’il faut : une population jeune et des ressources renouvelables d’une ampleur que personne d’autre ne possède.

“Nous disposons également de ressources naturelles abondantes et si l’Afrique n’emprunte pas la voie de la croissance à forte intensité de carbone pour atteindre un revenu moyen supérieur, comme d’autres l’ont fait, cela signifie que nous ferons ce sacrifice afin de permettre à chacun d’atteindre ses ambitions en matière d’émissions nettes zéro, tout en garantissant la croissance de l’Afrique.

Il a également plaidé en faveur d’un marché du carbone équitable et juste, auquel tout le monde aura accès et qui disposera des capitaux nécessaires pour mener à bien le processus.

“Le capital est important, car les investissements nécessaires à la réalisation de ces projets ne viendront pas d’Afrique, mais de nos partenaires du reste du monde.

“Je pense donc qu’il nous reste un long chemin à parcourir, mais je me réjouis de constater que nous parvenons chaque jour à un consensus et que tout le monde semble d’accord pour dire qu’il s’agit d’une voie à suivre.

“Je suis très enthousiaste quant aux perspectives et je pense que le Nigéria sera un partenaire très solide dans cette aventure, et je me réjouis de travailler avec tous nos partenaires en Afrique et en Europe pour faire en sorte que tout cela se réalise”, a lancé le vice-président.

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