Le Nigeria condamne les affrontements au Soudan

Details avec Timothy Choji et Peace Kanu

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Le président du Nigeria, Muhammadu Buhari, a condamné les affrontements qui ont éclaté samedi à Khartoum, la capitale du Soudan, entre les forces militaires et para-militaires, les Forces de soutien rapide (RSF), déclarant que le combat en cours n’était pas le bienvenu.

S’exprimant lors d’une visite du président de transition du Tchad, le général Mahamat Idriss Déby Itno, à La Mecque, en Arabie saoudite, dimanche, le président Buhari a qualifié de malheureux les combats qui ont fait des victimes.

Les deux dirigeants ont fait le point sur cette situation regrettable et ont appelé tous les pays voisins et la communauté internationale à inciter les parties belligérantes à cesser les combats et à négocier.

“La situation au Soudan est regrettable”, a déclaré le président, ajoutant que le Soudan méritait la paix après tout ce qu’il avait subi par le passé.

Le président Buhari a félicité le dirigeant tchadien pour ses “efforts en vue d’un apaisement et d’une vie pacifique. Mais il faut continuer à essayer”.

M. Deby-Itno a déclaré au président Buhari que la situation au Soudan était préoccupante.

“Malheureusement, si elle n’est pas arrêtée, elle aura de graves répercussions sur les pays voisins”, a déclaré M. Deby-Itno.

Quant aux mesures prises par son pays en réponse à la crise, le président Deby-Itno a déclaré : “Nous avons fermé nos frontières avec le Soudan et renforcé notre sécurité.

“J’ai parlé aux dirigeants des deux factions. Si tout le monde essaie, la situation se calmera. Les dirigeants africains, en particulier les anciens (le président Buhari), Macky Sall (Sénégal) et le président de l’UA Azali Assoumani (Comores) doivent intervenir. Depuis deux jours, ils se tuent à la tâche”.

Le dirigeant tchadien a souhaité au président Buhari une Omra réussie et lui a adressé ses meilleurs vœux au moment où il s’apprête à quitter ses fonctions.

Contexte

Les batailles font suite à des tensions croissantes concernant la proposition d’intégration des forces de soutien rapide dans l’armée. Ce désaccord a retardé la signature d’un accord soutenu par la communauté internationale avec les partis politiques sur la transition vers la démocratie.

Les Forces de soutien rapide ont été créées en 2013 par le président de l’époque, Omar al-Bashir, qui a été renversé après des mois de manifestations en faveur de la démocratie en 2019. Un gouvernement de transition dominé par des civils a été renversé par l’armée en 2021 avec la coopération des Forces de soutien rapide.

Les tensions entre l’armée et le FSR se sont intensifiées depuis lors, les deux groupes se disputant la légitimité et le contrôle du pays.

Ces derniers mois, ces tensions ont été exacerbées par la détérioration des relations entre le général Abdel Fattah al-Burhan, commandant de l’armée soudanaise, et le général Mohamed Hamdan Dagalo, chef de la FSR.

Le désaccord portait sur les modalités d’intégration de la RSF dans les forces armées et sur l’autorité chargée de superviser le processus.

Une coalition de groupes civils ayant signé un projet d’accord en décembre a appelé samedi à une cessation immédiate des hostilités afin d’empêcher le Soudan de glisser vers un effondrement total.

Réactions : Communauté internationale

Les États-Unis, la Chine, la Russie, l’Égypte, le Qatar, l’Arabie saoudite, les Émirats arabes unis, les Nations unies, l’Union européenne et l’Union africaine ont tous appelé à la fin des hostilités.

Le secrétaire d’État américain Antony Blinken, qui a déclaré que la situation au Soudan était fragile, a insisté sur le fait qu’il était encore possible d’achever la transition vers un gouvernement dirigé par des civils.

“Les combats entre les forces armées soudanaises et les forces de sécurité soudanaises menacent la sécurité des civils soudanais et sapent les efforts visant à rétablir la transition démocratique au Soudan. La seule façon d’avancer est de reprendre les négociations”.

L’ambassadeur des États-Unis au Soudan, John Godfrey, a indiqué dimanche sur Twitter qu’il s’était réfugié auprès du personnel de son ambassade.

“L’escalade des tensions au sein de la composante militaire vers des combats directs est extrêmement dangereuse”, a écrit M. Godfrey. “J’appelle de toute urgence les hauts responsables militaires à mettre fin aux combats.

La Chine a également fait part de son inquiétude, son ministère des affaires étrangères exhortant les deux parties à poursuivre le cessez-le-feu et à empêcher toute nouvelle escalade.

Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a condamné la reprise des combats et appelé au calme.

“Le Secrétaire général appelle les dirigeants des forces de soutien rapide et des forces armées soudanaises à cesser immédiatement les hostilités, à rétablir le calme et à entamer un dialogue pour résoudre la crise actuelle”, a déclaré Stéphane Dujarric, porte-parole de M. Guterres.

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