L’ancien chef de l’opposition guinéenne, Mamadou Oury Bah, a été nommé premier ministre par la junte militaire du pays, une semaine après la dissolution brutale du gouvernement.
Cette nomination intervient dans un contexte de mécontentement croissant à l’égard de la junte.
Deux personnes ont été tuées lundi après des affrontements entre la police et des manifestants lors d’une grève nationale des travailleurs.
Les syndicats ont réclamé une baisse des prix des denrées alimentaires alors que les Guinéens luttent contre le coût élevé de la vie.
M. Bah, populairement connu en Guinée sous le nom de Bah Oury, a exhorté les syndicats à mettre fin à la grève et à “mettre en évidence ce que nous pouvons faire ensemble pour résoudre les grands défis progressivement, étape par étape”.
Cet économiste de formation devrait non seulement mettre en place un nouveau gouvernement pour remplacer celui qui a été limogé, mais aussi prendre des mesures pour atténuer les difficultés économiques auxquelles sont confrontés des millions de Guinéens.
La prestation de serment du nouveau premier ministre s’est déroulée en présence du président par intérim Mamady Doumbouya, qui a dirigé les forces armées guinéennes pour renverser le président élu Alpha Condé en septembre 2021.
M. Bah, 65 ans, est un personnage populaire de la politique guinéenne depuis le début des années 1990. Il a été ministre de la réconciliation dans un gouvernement de consensus formé en 2007.
Il a passé quatre ans en exil en France après avoir été impliqué dans une attaque contre le domicile du président Condé en 2011, mais il est rentré au pays en 2016 après avoir été gracié par le président.
La Guinée devrait organiser des élections pour rétablir un régime démocratique dans dix mois, à l’expiration de la période de transition de 24 mois fixée par la junte et le bloc régional de la Cedeao.