Nigéria: le gouvernement entend augmenter les tarifs de l’électricité et supprimer les subventions
Détails avec Chioma Eche, Abuja
Le gouvernement nigérian a déclaré que les tarifs de l’électricité pourraient augmenter car il est devenu difficile de maintenir les subventions sur l’électricité dans le pays.
Le ministre nigérian de l’électricité, Adebayo Adelabu, qui a révélé cette information lors d’une conférence de presse à Abuja, la capitale du pays, a expliqué que l’endettement du secteur de l’électricité du pays auprès des sociétés de production d’électricité (GenCos) et des sociétés de gaz (GasCos) s’élevait à plus de 3 000 milliards de N. Selon lui, “nous sommes redevables d’un total de N2 000 milliards”.
Selon lui, “nous devons au total 1,3 trillion de nairas aux entreprises de production d’électricité, dont 60 % aux fournisseurs de gaz. Aujourd’hui, nous avons une dette héritée, antérieure à 2014, de 1,3 milliard de dollars envers les compagnies de gaz ; au taux d’aujourd’hui, cela représente près de 2 000 milliards de nairas.
“Si l’on ajoute les 2 000 milliards d’euros de dette héritée envers les compagnies de gaz et les 1 300 milliards d’euros dus à GenCos, nous avons une dette héritée de plus de 3 000 milliards d’euros dans ce secteur. Comment le secteur va-t-il progresser ? Les Nigérians ont le droit de le savoir.
“Cependant, nous travaillons sous terre pour nous assurer que nous résolvons ces questions et que nous payons ces dettes soit par des injections de liquidités, soit par des instruments de dette garantie pour assurer la continuité de la production d’électricité”, a indiqué M. Adelabu.
Le ministre a déclaré que des pays comme le Ghana, le Togo et la République du Bénin payaient beaucoup plus que le Nigeria pour l’électricité, tout en notant que le gouvernement pourrait ne pas être en mesure de continuer à financer les subventions à l’électricité.
“Ce que nous avons prévu dans le budget 2024 pour les subventions est de 450 milliards de nairas et nous aurons besoin de 2,9 billions de nairas pour les subventions. Pouvons-nous donc nous le permettre ? Nous devons être réalistes. Pouvons-nous nous le permettre ?
M. Adelabu a déclaré que 450 milliards de nairas représentaient moins de 20 % des presque 3 000 milliards de nairas nécessaires pour les subventions si le pays devait continuer à appliquer le prix actuel de l’électricité.
“Ce sont donc des choses sur lesquelles nous devons nous prononcer en tant que nation”, a-t-il déclaré.
Par ailleurs, le ministre a déclaré que les problèmes liés à la chaîne de valeur de l’approvisionnement en électricité étaient nombreux dans tous les segments de la chaîne de valeur, soulignant que cela était compliqué par un manque de liquidité durable et de financement des infrastructures, ainsi que par un désalignement structurel.
“Les problèmes techniques opérationnels simples sont la pénurie inadéquate d’approvisionnement en gaz et les machines de production vieillissantes et délabrées qui entraînent une utilisation sous-optimale de la capacité, ce qui provoque une pénurie d’approvisionnement de la part des entreprises de production d’électricité.
“La capacité inadéquate d’évacuation de l’électricité sur les sites des centrales, associée à des lignes de transmission instables et fragiles, dépourvues de contrôles automatisés de la fréquence, manquant de capacité de basculement ou de secours, avec des perturbations humaines fréquentes dues à des actes de vandalisme et de vol.
“Des infrastructures de distribution (lignes et transformateurs) vieillissantes et fragiles, associées à d’énormes écarts entre les compteurs, entraînant des pertes techniques et des pertes de collecte insupportables.
“Il s’agit là de problèmes qui semblent simples à première vue et qui devraient normalement nécessiter peu d’efforts pour être résolus au fil du temps”, a-t-il fait remarquer.
Les commentaires du ministre s’inscrivent dans le contexte du projet du gouvernement de supprimer les subventions à l’électricité, conformément à la recommandation du Fonds monétaire international (FMI) de mettre fin à toute forme de subvention à tout sous-secteur de la chaîne de valeur de l’électricité du pays.
Toutefois, le gouvernement s’est montré réticent à mettre en œuvre cette recommandation, car elle aurait pour effet d’appauvrir davantage les Nigérians, alors que le coût de la vie est déjà élevé en raison de la politique gouvernementale de suppression de la subvention au carburant.