Des hommes armés masqués ont fait irruption dans un studio de télévision en direct en Équateur et ont menacé le personnel terrifié.
Les employés ont été forcés de s’asseoir sur le sol pendant l’émission de la chaîne de télévision publique TC, dans la ville de Guayaquil, avant que le flux en direct ne soit interrompu.
La police a déclaré qu’elle avait ensuite libéré tout le personnel et procédé à 13 arrestations, en montrant les armes récupérées.
Au moins 10 personnes ont été tuées depuis l’instauration de l’état d’urgence en Équateur, lundi, pour une durée de 60 jours.
L’état d’urgence a été décrété après la disparition d’un gangster notoire de sa cellule de prison. On ignore si l’incident survenu dans le studio de télévision de Guayaquil est lié à la disparition, dans une prison de la même ville, du chef du gang des Choneros, Adolfo Macías Villamar, plus connu sous le nom de Fito.
Au Pérou voisin, le gouvernement a ordonné le déploiement immédiat d’une force de police à la frontière afin d’empêcher tout passage instable dans le pays.
Les États-Unis ont déclaré qu’ils condamnaient les “attaques effrontées” perpétrées en Équateur, qu’ils se coordonnaient étroitement avec le président Daniel Noboa et son gouvernement équatorien et qu’ils se tenaient “prêts à fournir une assistance”.
L’Équateur est l’un des principaux exportateurs de bananes au monde, mais il exporte également du pétrole, du café, du cacao, des crevettes et des produits de la pêche. La recrudescence de la violence dans ce pays andin, à l’intérieur et à l’extérieur de ses prisons, est liée aux combats entre cartels de la drogue, étrangers et locaux, pour le contrôle des routes de la cocaïne vers les États-Unis et l’Europe.
On pouvait entendre une femme implorer “Ne tirez pas, s’il vous plaît, ne tirez pas”, rapporte l’agence de presse AFP, tandis qu’une personne pouvait être entendue en train de crier, apparemment de douleur.
“S’il vous plaît, ils sont entrés pour nous tuer”, a déclaré à l’AFP un employé de la CT dans un message WhatsApp. “Dieu ne permet pas que cela se produise. Les criminels sont à l’antenne”.
Le président Noboa a déclaré qu’un “conflit armé interne” existait désormais dans le pays et qu’il mobilisait les forces armées pour mener des “opérations militaires visant à neutraliser” ce qu’il a appelé “le crime organisé transnational, les organisations terroristes et les acteurs non étatiques belligérants”.
Il réagissait à une vague récente d’émeutes et d’évasions de prison, ainsi qu’à d’autres actes de violence imputés par les autorités à des bandes criminelles.
gangs criminels.
Au moins sept officiers de police ont également été kidnappés et une vidéo circulant sur les réseaux sociaux montre trois des officiers kidnappés assis sur le sol, une arme pointée sur eux, tandis que l’un d’entre eux est forcé de lire une déclaration adressée au président Noboa, rapporte l’AFP.
La police a ordonné l’évacuation du complexe gouvernemental à Quito pour des raisons de sécurité.
Les habitants de Quito ont déclaré à l’agence de presse Reuters que la ville était en proie au chaos depuis l’annonce de l’attentat contre la chaîne de télévision de Guayaquil.
“Il y a trop de nervosité dans la ville”, a déclaré Mario Urena. “Au travail, les gens partent plus tôt. Tous les gens partent, il y a beaucoup de circulation et des alarmes partout. C’est le chaos.”
D’autres habitants de la ville de Cuenca ont fait part à l’AFP de leur stupéfaction de voir la chaîne de télévision saisie.
“En Équateur, nous n’avons jamais vu ce genre de chose, où une chaîne a été pratiquement détournée et où une émission commence par des fusillades, des enlèvements”, a déclaré Francisco Rosas. “Quelle est donc la situation en matière de sécurité ? Et si une chaîne de télévision est capable de recevoir ce type de vols, ce type d’insécurité, imaginez des restaurants ou des magasins.”
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