Etats-Unis: Occuper Gaza serait une “grave erreur” – Joe Biden

Le président américain Joe Biden a déclaré avoir fait comprendre au Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu qu’occuper Gaza serait “une grosse erreur” et que la solution à deux États était le seul moyen de mettre fin au conflit israélo-palestinien.

“J’ai dit clairement aux Israéliens que je pensais qu’ils commettaient une grave erreur en pensant qu’ils allaient occuper et maintenir Gaza”, a déclaré M. Biden lors d’une conférence de presse à San Francisco. “Je ne pense pas que cela va marcher.

Netanyahu a déclaré au début du mois qu’après la guerre, Gaza devrait être “démilitarisée, déradicalisée et reconstruite” et qu’Israël devrait trouver un “gouvernement civil” pour gouverner l’enclave, qui est dirigée par le Hamas depuis 2006.

Le dirigeant israélien a déclaré qu’il n’était pas prévu d'”occuper” Gaza, bien que beaucoup considèrent qu’il s’agit déjà d’un territoire occupé parce qu’Israël contrôle totalement ses frontières, son espace aérien et ses eaux territoriales, bien qu’il ait officiellement retiré ses forces et ses colons en 2005.

S’exprimant alors que l’armée israélienne poursuivait son raid sur l’hôpital al-Shifa de Gaza, M. Biden a déclaré qu’il avait également discuté avec les dirigeants israéliens de la nécessité de “faire preuve d’une extrême prudence” dans les actions menées à l’hôpital, sous lequel Israël affirme que le groupe armé palestinien Hamas a construit son quartier général militaire.

Les responsables de l’hôpital et le Hamas, qui contrôle la bande de Gaza, nient cette affirmation.

Plus de 11 300 Palestiniens ont été tués depuis qu’Israël a commencé à bombarder l’enclave assiégée le 7 octobre, à la suite d’une attaque surprise du Hamas.

Biden, qui s’adressait aux médias après un sommet de quatre heures avec le dirigeant chinois Xi Jinping, a insisté sur le fait que le seul moyen de mettre fin à l’effusion de sang était la “solution à deux États”, avec Israël et les Palestiniens vivant côte à côte.

Le raid contre l’hôpital a suscité la condamnation des Nations unies, de la Jordanie et de l’Autorité palestinienne, qui contrôle la Cisjordanie et est un rival du Hamas.

En vertu du droit humanitaire international, les hôpitaux peuvent perdre leur statut de protection s’ils sont utilisés à des fins militaires. Il incombe donc à Israël de démontrer que l’hôpital constituait une cible militaire suffisamment importante pour justifier le siège dont il a fait l’objet.

Netanyahou, qui a dirigé Israël par intermittence pendant 16 ans et qui fait l’objet d’accusations de corruption, est soumis à une pression intérieure intense pour qu’il rende compte des défaillances politiques et sécuritaires qui ont pu conduire à l’attaque du Hamas, la pire de l’histoire du pays.

Des manifestants sont descendus dans la rue pour exiger que davantage soit fait pour obtenir la libération des captifs.

Biden a déclaré qu’il avait “un léger espoir” qu’un accord soit conclu pour les libérer.

“Je ne veux pas m’avancer parce que je ne sais pas ce qui s’est passé au cours des quatre dernières heures, mais nous avons obtenu une grande coopération de la part des Qataris“, a-t-il déclaré lorsqu’on l’a interrogé sur les progrès accomplis.

Le Qatar, où le Hamas dispose d’un bureau politique, a joué un rôle de médiateur entre le groupe et les responsables israéliens.