Exploiter le tourisme, la culture et les industries créatives du Nigéria pour la croissance économique

Article de Samuel Okocha

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En 2022, le Nigeria a accueilli le monde entier lors de la première conférence mondiale de l’Organisation mondiale du tourisme (OMT) sur le tourisme, la culture et l’industrie créative.

L’événement, qui s’est déroulé au National Theatre de Lagos, a marqué la première fois que le pays accueillait une conférence de haut niveau sur le tourisme. En effet, la conférence a ouvert de nouvelles perspectives pour l’industrie du tourisme au Nigéria.

Selon la Banque mondiale, le tourisme était le plus grand secteur de services au monde avant la pandémie de COVID-19, fournissant un emploi sur dix dans le monde.

Avec des milliers de centres touristiques au Nigéria, le pays a un grand potentiel à explorer dans le domaine du tourisme. La réserve de chasse de Yankari, dans l’État de Bauchi, décrite comme l’une des réserves de chasse les plus populaires d’Afrique de l’Ouest, témoigne de ce potentiel.

Avec un paysage géographique riche en plages côtières, en montagnes, en monuments historiques, en faune, en centres patrimoniaux approuvés par l’UNESCO et une culture diversifiée, le Nigéria devrait être en mesure de se faire une place dans le tourisme mondial.

Dans un pays doté d’une population jeune, dynamique et socioculturellement diversifiée, le Nigéria ne peut parler de tourisme sans parler de culture et, en fait, d’industrie créative.

Avec plus de 250 dialectes et groupes ethniques, le Nigéria est l’un des pays les plus culturellement diversifiés au monde. Cette diversité, associée à d’abondantes ressources humaines et naturelles, constitue un point focal pour l’exploitation des possibilités offertes par le tourisme et l’industrie créative.

Le rapport du Bureau national des statistiques (NBS) montre que le secteur créatif du Nigéria se compose de cinq sous-secteurs : les médias et le divertissement, la beauté et le style de vie, les arts visuels, ainsi que le tourisme et l’hôtellerie.

En 2022, le secteur créatif nigérian a généré 4,2 milliards de dollars, selon Jobberman, le premier service de recrutement du pays.

La beauté et le style de vie sont en tête du classement avec 2,1 milliards de dollars. Les médias et le divertissement ont rapporté 1,5 milliard de dollars, les arts visuels 400 millions de dollars et le tourisme et l’hôtellerie 200 millions de dollars.

Au total, ces chiffres sont inférieurs aux 9 milliards de dollars de recettes prévues pour 2022, ce qui indique que le potentiel du pays dans ce secteur reste inexploité.

En effet, si le secteur créatif nigérian est devenu une industrie florissante portée par des individus jeunes et talentueux, il n’en reste pas moins que le secteur a une marge de croissance.

Le secteur créatif, qui a déjà franchi des étapes importantes, a été possible grâce à l’amélioration de l’accès à la technologie, qui a permis aux films et à la musique nigérians de trouver des débouchés dans le monde entier. Ces opportunités ont permis à des stars de la musique comme Asake de continuer à émerger, de donner des concerts à l’étranger et de rapporter de précieuses devises au pays.

Il est clair, comme le prévoit Jobberman, que l’industrie de la créativité a le potentiel de créer 2,7 millions d’emplois supplémentaires au cours des 4 à 5 prochaines années.

La chaîne de valeur de l’industrie du tourisme, de la culture et de la création présente indubitablement un fort potentiel d’augmentation des investissements, de création d’emplois et de recettes en devises.

Le Nigéria, pays le plus peuplé et la plus grande économie d’Afrique, doit s’efforcer de faire de ce potentiel une réalité afin d’accélérer le développement de ce secteur émergent.

Le Nigéria doit améliorer ses capacités à fournir la sécurité nécessaire et les infrastructures adéquates pour attirer les touristes dans les sites touristiques du pays, tout en créant un environnement commercial favorable aux investissements dans l’industrie créative qui ouvrirait de nouvelles opportunités aux jeunes pour un avenir meilleur.

 

Article de Samuel Okocha; Traduction de Mourtada Nanzif Adékounlé

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