Le gouvernement intérimaire affirme que des militants ont attaqué un bateau dans le nord-est du Mali, tuant au moins 49 civils.
Ils auraient également attaqué un camp militaire, tuant 15 soldats, tandis qu’une cinquantaine de militants auraient trouvé la mort.
Le gouvernement a décrété trois jours de deuil national.
La menace islamiste s’est accrue malgré les affirmations de l’armée selon lesquelles les mercenaires russes du groupe Wagner sont en train d’inverser le cours de leur campagne.
La ville de Tombouctou, dans le nord du pays, est soumise à un blocus depuis la fin du mois dernier et plusieurs autres attaques ont été menées récemment contre des moyens de transport.
Les rapports n’ont pas pu vérifier de manière indépendante le dernier rapport du gouvernement, qui a été lu à la télévision nationale.
Des militants auraient attaqué le bateau alors qu’il naviguait sur le fleuve Niger entre la ville de Gao et Mopti. Le fleuve est un lien de transport essentiel dans une région où il y a peu de routes de qualité et aucune voie ferrée.
Des militants ont également attaqué un camp militaire dans le cercle de Bourem, dans la région de Gao.
L’armée malienne a déclaré sur les médias sociaux que le bateau avait été attaqué vers 11 heures par des “groupes terroristes armés”.
Le groupe Jamaat Nusrat al-Islam wal-Muslimin (JNIM), lié à Al-Qaïda, a déclaré avoir mené l’assaut contre le camp militaire, mais n’a pas mentionné l’attaque du bateau. Il s’agit de l’un des nombreux groupes islamistes opérant dans le nord du Mali et dans les pays voisins.
L’opérateur du bateau, Comanav, a déclaré à l’agence de presse AFP que le bateau avait été la cible d’au moins trois roquettes visant ses moteurs,
Le bateau a été immobilisé sur le fleuve et l’armée est intervenue pour évacuer les passagers, a indiqué un responsable de la Comanav, sous couvert d’anonymat.
Le Mali est sous le contrôle d’une junte militaire depuis 2020.
La junte a bénéficié d’un soutien populaire massif lorsqu’elle a pris le pouvoir à la suite de manifestations de masse contre le président de l’époque, Ibrahim Boubacar Keïta. La population était en colère à cause de l’incertitude économique, d’une élection contestée et d’une insécurité chronique.
Depuis lors, les données suggèrent que le gouvernement militaire du Mali a fait peu de progrès dans sa lutte contre les islamistes qui contrôlent certaines parties du pays.
Les autorités militaires maliennes ont ordonné aux troupes françaises et aux forces de maintien de la paix de l’ONU de quitter le pays et ont invité des entrepreneurs russes à les remplacer.
Une insurrection liée à Al-Qaïda et à l’État islamique a pris racine dans le nord du Mali en 2012. Les militants islamistes ont depuis gagné du terrain, s’étendant dans la région du Sahel, notamment au Burkina Faso et au Niger.