Le quinzième sommet du Brésil, de la Russie, de l’Inde, de la Chine et de l’Afrique du Sud, communément appelé BRICS, s’est achevé à Johannesburg, en Afrique du Sud, avec de nouveaux espoirs de meilleures opportunités pour les nations de s’associer les unes aux autres dans des conditions acceptables.
En tant que groupe de grandes économies émergentes et en développement, les BRICS représentent plus de 42 % de la population mondiale, 30 % du territoire mondial et 23 % de l’économie mondiale, avec le contrôle de 18 % du commerce mondial.
Le bloc a été fondé sur les valeurs d’un engagement commun à restructurer l’architecture politique, économique et financière mondiale pour qu’elle soit juste, équilibrée et représentative, en s’appuyant sur les piliers du multilatéralisme et du droit international pour le bénéfice mutuel des nations du monde.
Le quinzième sommet avait pour thème : “Les BRICS et l’Afrique : Partenariat pour la croissance, le développement et le multilatéralisme inclusif”, a été organisé dans le but de faciliter la collaboration en matière de croissance économique, de commerce et d’investissements par l’intermédiaire de groupes de travail spécialisés qui ont débuté en 2011 avec une croissance prometteuse pour les nations membres.
Avec des politiques claires, l’orientation et l’engagement des membres, les BRICS ont conduit à la création de la Nouvelle banque de développement (NDB) en 2014. Elle a marqué un tournant stratégique en permettant le financement de projets durables, réduisant ainsi la dépendance à l’égard des institutions financières conventionnelles telles que le système de Bretton Woods et le Club de Paris des créanciers.
Le sommet de Johannesburg a été le premier forum de discussion en face à face après la pandémie de COVID-19 qui a ouvert une nouvelle fenêtre d’espoir pour les succès des pays BRICS en matière de coopération pour le développement économique, le commerce et la gestion des crises dans le monde.
La coalition des BRICS s’est concentrée sur trois piliers fondamentaux : la collaboration financière et économique, la coopération politique et sécuritaire, et les échanges culturels et entre les peuples.
Parmi ces piliers, la collaboration financière et économique est essentielle pour favoriser le commerce, l’investissement et le développement durable entre les nations membres. Cet objectif est effectivement poursuivi par les activités de la Nouvelle banque de développement, qui utilise la monnaie chinoise, le yuan, pour accorder des prêts afin de canaliser les ressources vers des projets d’infrastructure et de développement dans les économies émergentes.
Le deuxième pilier, la coopération en matière de politique et de sécurité, est une plateforme pour un discours synchronisé sur les questions mondiales afin de renforcer la stabilité et la sécurité dans le monde. Il coordonne les efforts en matière de lutte contre le terrorisme, de résolution des conflits et de réformes multilatérales, reflétant la recherche collective d’un ordre mondial multipolaire.
Le troisième pilier, les échanges culturels et entre les peuples, promeut l’engagement interculturel pour la compréhension mutuelle des nations membres. Parmi les autres piliers figurent les échanges éducatifs, les événements culturels et les projets de collaboration dans les domaines de la science, de la technologie et de l’innovation.
Pour que ces politiques aboutissent aux résultats souhaités, le quinzième sommet a élargi sa composition à des pays parmi la quarantaine de nations qui ont manifesté leur intérêt et les vingt-trois qui ont posé leur candidature pour rejoindre les BRICS. L’Arabie saoudite, l’Argentine, l’Égypte, l’Éthiopie, l’Iran et les Émirats arabes unis (EAU) ont été admis comme membres à part entière du groupe avec effet au 1er janvier 2024.
L’augmentation du nombre de membres des BRICS, bien qu’à la demande des nations, devrait être équilibrée pour rendre le groupe plus inclusif et réparti sur tous les continents du monde.
Parmi les principales nations africaines qui n’ont pas encore rejoint les BRICS figurent le Nigéria, le Ghana, le Kenya, la Côte d’Ivoire et le Maroc, entre autres. Les pays d’Afrique, d’Asie, des Amériques et du Pacifique devraient être encouragés à rejoindre le bloc afin de promouvoir les objectifs des BRICS pour un meilleur ordre mondial.
Le vice-président du Nigéria, Kashim Shatima, a révélé aux dirigeants des BRICS que l’organisation reflétait les objectifs de diplomatie multilatérale du Nigéria et constituait une force de stabilité dans la politique mondiale multipolaire qui devrait être encouragée par les nations.
Le vice-président Shettima a déclaré au sommet que le Nigéria n’avait pas demandé à adhérer à l’organisation parce qu’il examinait certains dossiers diplomatiques avant de prendre une décision finale, et il a assuré les BRICS de la volonté du Nigéria de collaborer au développement durable du monde.
L’élargissement devrait renforcer considérablement le poids économique des BRICS et accroître leur rôle en tant qu’alternative géopolitique aux institutions mondiales dominées par l’Occident, dans la perspective d’un nouvel ordre mondial.
Au cours des deux dernières décennies, les pays des BRICS ont régulièrement augmenté leur part du PIB mondial, passant de 11,74 % en 2000 à 26 % en 2022. Aujourd’hui, les nations des BRICS contribuent à 31,5 % du PIB mondial, dépassant les 30 % du G7. Cela montre essentiellement le potentiel des BRICS à servir de point d’inflexion vers un développement accéléré du monde.
Les BRICS devraient contribuer au PIB mondial à hauteur de plus de 50 % d’ici 2028, ce qui souligne leur importance économique croissante et les attentes élevées des économies développées et en développement du monde entier.
Les décisions de grande portée prises par les BRICS dans la déclaration de Johannesburg 11, qui contient 94 points dans les trois domaines clés, devraient accélérer la réalisation de la vision fondamentale du groupe pour un nouvel ordre mondial.