L’OMC suggère l’ouverture des échanges pour lutter contre l’inflation mondiale

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La directrice générale de l’Organisation mondiale du commerce, Ngozi Okonjo-Iweala, a fait valoir que l’abandon du commerce ouvert entraînerait une plus grande volatilité des prix et des pressions inflationnistes, ainsi que des perspectives de croissance plus faibles.

Elle a tenu ces propos lors du symposium annuel de politique économique de Jackson Hole, organisé récemment par la Federal Reserve Bank of Kansas City, aux États-Unis.

La directrice générale de l’OMC a souligné que le commerce prévisible était une source de pression désinflationniste, de réduction de la volatilité et de renforcement de la résilience économique, pendant que la fragmentation du commerce en blocs rivaux “serait très coûteuse”.

Selon Mme Okonjo-Iweala, “un monde qui tourne le dos au commerce ouvert et prévisible sera marqué par une diminution des pressions concurrentielles et une plus grande volatilité des prix”.

“Ce serait un monde où les perspectives de croissance et de développement seraient plus faibles, où la transition vers une économie à faibles émissions de carbone serait plus lente et où l’offre serait plus vulnérable face à des chocs inattendus.”

Elle a noté que l’inflation soutenue a fait son retour dans les pays riches, et que le resserrement monétaire qui s’en est suivi a exacerbé le surendettement et l’instabilité financière dans des dizaines d’économies en développement.

Dans son discours, elle a noté que certains décideurs politiques ont examiné ces chocs, ainsi que les tensions géopolitiques croissantes, et ont conclu que la mondialisation devait être revue à la baisse.

Selon elle, les économistes de l’OMC estimaient que si l’économie mondiale se scindait en deux blocs commerciaux autonomes, le niveau à long terme du PIB mondial réel diminuerait d’au moins 5 %, certaines économies en développement étant confrontées à des pertes de bien-être à deux chiffres.

“Malgré toutes les tensions et le scepticisme qui entourent le commerce, les coûts commerciaux globaux pour les produits agricoles, les produits manufacturés et les services ont chuté de 12 % au cours des 20 dernières années, la numérisation accrue et le commerce des services pouvant devenir une puissante force désinflationniste.

“La baisse des coûts commerciaux pour les biens, et en particulier pour les services, signifie que la mondialisation peut encore être un moteur de croissance, d’efficacité et d’opportunités économiques, tout en contribuant à la modération des prix”, a déclaré la patronne de l’OMC.

Selon Mme Okonjo-Iweala, le développement de la numérisation et du commerce des services, stimulé par des initiatives telles que l’accord sur la réglementation intérieure des services, conclu par les membres de l’OMC, qui représente plus de 90 % du commerce mondial des services, et les pourparlers en cours sur le commerce électronique, actuellement négociés entre 90 membres de l’OMC, pourraient devenir une puissante force désinflationniste.

Elle a conclu que pour saisir ces opportunités, il fallait des marchés internationaux ouverts et prévisibles, ancrés dans un système commercial multilatéral solide et efficace, fondé sur des règles.

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