Le Nigéria et les défis du changement climatique

Article de Shiktra Shalangwa

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Dans le cadre de la Conférence des Nations Unies sur le changement climatique (CCNUCC) ou de la Conférence des Parties (COP), l’Accord de Paris conclu lors de la COP21, les pays ont convenu de prendre des mesures collectives pour lutter contre le changement climatique afin de maintenir les températures à travers le monde à un niveau ne dépassant pas 2°C par rapport au niveau préindustriel.

Les pays africains, dont le Nigéria, ont accepté de construire des économies résilientes au changement climatique et à faible émission de carbone dans leurs contributions déterminées au niveau national (NDC) à l’Accord de Paris. Lors de la COP 27 en Égypte, il a été décidé d’établir un fonds pour répondre aux pertes et dommages causés à l’environnement par les changements liés au climat. Le fonds visait environ 100 milliards de dollars par an pour aider les pays pauvres à réduire leurs émissions. Cette promesse n’a pas été tenue pendant que les dirigeants se préparent à la COP 28 qui se tiendra à Dubaï, aux Émirats arabes unis, du 30 novembre au 12 décembre de cette année.

Pour renforcer l’action climatique, les gouvernements sont censés réduire les émissions de gaz à effet de serre et l’usage de faibles quantités de carbone en remplaçant le gaz par des systèmes électriques. Le Nigéria a donc pris des mesures pour étudier la tarification du carbone afin d’atténuer les problèmes liés au changement climatique dans le pays.

Toutefois, il est nécessaire d’améliorer la collaboration externe et la participation des communautés aux programmes d’adaptation au climat. Bien que le gouvernement nigérian ait pris des mesures pour atténuer les défis climatiques dans le pays, l’augmentation de la migration urbaine a entraîné une crise environnementale qui affecte ou contribue au changement climatique, provoquant le déplacement de millions de personnes en raison des inondations.

Le changement climatique est un problème mondial qui implique une hausse des températures due aux activités humaines. L’usage de combustibles fossiles, qui libèrent des gaz à effet de serre, piège la chaleur du soleil dans l’atmosphère, ce qui fait monter la température de la planète. Ces changements ont entraîné des sécheresses, des inondations, des vagues de chaleur, des feux de brousse, un déclin de la glace de mer arctique, un réchauffement des océans et des vagues de chaleur marine dans le monde entier.

La sécheresse en Afrique de l’Est a mis plus de 20 millions de personnes en danger de famine. En 2022, les vagues de chaleur en Europe ont entraîné une augmentation du nombre de décès anormaux.

Les données montrent que 3,3 à 3,6 milliards de personnes sont considérées comme très vulnérables au changement climatique dans le monde, ce qui appelle la Conférence des parties sur la gestion du changement climatique à prendre des mesures plus énergiques pour inverser les tendances.

La région du Sahel, qui couvre une grande partie de l’Afrique de l’Ouest, souffre des effets directs du changement climatique qui ont déjà réduit de vastes communautés dans la plupart des pays comme le Niger, le Mali, le Burkina Faso, le Sénégal et même dans les nations nord-africaines d’Algérie, de Mauritanie et de Libye.

Conformément à la résolution des pays africains de construire des économies résilientes au changement climatique et à faible émission de carbone dans leurs contributions déterminées au niveau national (NDC) à l’Accord de Paris, il est devenu nécessaire d’assurer des établissements humains planifiés et un développement intensif des infrastructures urbaines.

Parmi les mesures d’intervention adoptées au Nigéria figurent les campagnes d’information qui ont touché les communautés rurales, soit plus de 46,48 % de la population, ce qui a permis de briser les barrières linguistiques en impliquant et en sensibilisant les communautés à l’arrêt des pratiques dangereuses pour l’environnement qui affectent le climat et ont des répercussions négatives sur les communautés.

Le Nigéria estime que le renforcement de la résilience financière et industrielle au changement climatique et la mise en place d’infrastructures permettant de faire face au changement climatique sont essentiels à la réalisation des objectifs des Nations unies en matière de changement climatique et à la réduction des pertes multidimensionnelles subies par l’environnement dans le monde entier.

Les nations européennes, la Chine et l’Amérique, qui ont tant contribué à la pollution liée au changement climatique, devraient faire davantage pour réduire les gaz à effet de serre qui contribuent de manière significative aux préoccupations liées au changement climatique, pour un monde meilleur et respectueux de l’environnement.

La décision d’établir un fonds pour répondre aux pertes et aux dommages causés à l’environnement par les changements climatiques devrait être prise au sérieux par les dirigeants mondiaux, en particulier par les nations qui jouent un rôle essentiel dans les dommages causés à l’environnement, en honorant les engagements qu’ils ont pris dans le cadre des résolutions de la COP 27 en Égypte sur le financement de l’accélération des problèmes liés au changement climatique dans les pays en développement les plus touchés, en particulier en Afrique.

La lutte contre le changement climatique créera des opportunités pour le secteur privé et les investisseurs institutionnels ainsi que la création de l’environnement souhaité pour les secteurs productifs dans l’industrie agroalimentaire et l’environnement de travail induit par le climat pour aider à réduire les effets du climat, en particulier dans les nations en développement, en vue d’atteindre l’une des cibles critiques des objectifs de développement durable (SDG) avant 2030.

Les dirigeants mondiaux devraient relever les défis du changement climatique, car les nations et les peuples les plus touchés sont mis au pied du mur pour trouver des solutions à leurs problèmes communs liés au changement climatique, qui nécessitent une action définitive de la part de toutes les parties concernées dans le monde.

 

Article de Shiktra Shalangwa. Traduction faite par Mourtada Nanzif Adékounlé

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