La CEDEAO ordonne l’activation d’une force d’intervention au Niger
Détails avec Timothy Choji, Abuja
L’Autorité des chefs d’État et de gouvernement de la CEDEAO a ordonné au Comité des chefs d’état-major de la Communauté d’activer et de déployer immédiatement la force en attente de la CEDEAO pour rétablir l’ordre constitutionnel au Niger.
Les dirigeants régionaux ont également réaffirmé leur engagement continu en faveur du rétablissement de l’ordre constitutionnel en République du Niger par des moyens pacifiques.
Il s’agit là d’une partie des résolutions prises à l’issue du deuxième sommet extraordinaire de la CEDEAO sur la situation sociopolitique en République du Niger.
Présentant le communiqué du sommet, le président de la Commission de la CEDEAO, le Dr Omar Touray, a déclaré que les décisions ont été prises après un examen minutieux du mémorandum présenté par la Commission de la CEDEAO sur la situation actuelle en République du Niger.
Il a regretté que tous les moyens diplomatiques déployés par la CEDEAO aient échoué malgré l’ultimatum d’une semaine donné à la junte militaire au Niger.
Il a déclaré : “La Conférence a examiné le mémorandum présenté par le Président de la Commission de la CEDEAO sur la situation actuelle en République du Niger, ainsi que l’engagement de la CEDEAO depuis le dernier sommet extraordinaire ; et a examiné les rapports des envoyés de la présidence au Niger et à divers autres endroits ; a examiné attentivement le rapport et les recommandations du Comité des chefs d’état-major de la CEDEAO ; a discuté en profondeur des derniers développements au Niger depuis le dernier sommet extra-ordinaire tenu le 30 juillet 2023.
L’Autorité a noté que tous les efforts diplomatiques déployés par la CEDEAO pour résoudre la crise ont été repoussés par les dirigeants militaires de la République du Niger ; prenant note de l’expiration de l’ultimatum d’une semaine pour le rétablissement de l’ordre constitutionnel en République du Niger, elle a décidé ce qui suit :
“Ordonner au Comité des Chefs d’Etat Major d’activer immédiatement la force en attente de la CEDEAO avec tous ses éléments.
“Ordonner le déploiement de la force en attente de la CEDEAO pour rétablir l’ordre constitutionnel en République du Niger. Souligner son engagement continu pour la restauration de l’ordre constitutionnel par des moyens pacifiques.”
La CEDEAO a également condamné la façon dont les putschistes traitent le président Mohammed Bazoum.
Il a déclaré que toutes les mesures prises précédemment contre les putschistes seraient maintenues pour atteindre l’objectif de restauration du pouvoir constitutionnel au Niger.
“L’Autorité réitère sa ferme condamnation de la tentative de coup d’Etat et du maintien en détention illégale du Président Mohammed Bazoum, de sa famille et des membres de son gouvernement.
“Elle condamne également les conditions de détention du Président Bazoum et tient le CNSP pour entièrement et seul responsable de la sécurité et de l’intégrité physique du Président Bazoum, des membres de sa famille et de son gouvernement.
“Respecter toutes les mesures et tous les principes convenus lors du Sommet extra ordinaire tenu au Niger le 30 juillet 2023. Souligner la détermination de l’autorité de la CEDEAO à maintenir toutes les options sur la table pour une résolution pacifique de la crise.
“Appliquer toutes les mesures, en particulier la fermeture des frontières, l’interdiction stricte de voyager et le gel des avoirs de toutes les personnes ou groupes de personnes dont les actions entravent tous les efforts pacifiques visant à assurer le rétablissement harmonieux et complet de l’ordre constitutionnel”, a-t-il expliqué.
La CEDEAO a également averti tous ses membres fantasmant avec les putschistes de s’abstenir ou d’être sanctionnés.
“La Conférence des Chefs d’Etat met en garde les Etats membres qui, par leur action directe ou indirecte, ont entravé la résolution pacifique de la crise au Niger contre les conséquences de leur action devant la communauté”, a-t-il indiqué.
La Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement de la CEDEAO a également appelé les grandes organisations telles que l’Union Africaine et les Nations Unies à soutenir la CEDEAO dans sa quête pour restaurer la démocratie en République du Niger.
“Nous demandons à l’Union africaine d’approuver toutes les décisions prises par l’autorité de la CEDEAO sur la situation au Niger. Nous appelons également tous les pays et institutions partenaires, y compris les Nations Unies, à soutenir la CEDEAO dans ses efforts pour assurer une restauration rapide de l’ordre constitutionnel, conformément à ses instruments normatifs”, a souligné le président de la Commission de la CEDEAO.