Chers concitoyens,
Je souhaite vous parler de notre économie. Il est important que vous compreniez les raisons des mesures politiques que j’ai prises pour lutter contre les graves problèmes économiques auxquels notre pays est confronté depuis longtemps.
Je ne vais pas parler en termes difficiles en m’attardant sur le jargon et les concepts économiques. Je parlerai en termes simples et clairs pour que vous sachiez où je me situe. Plus important encore, pour que vous voyiez et, je l’espère, partagiez ma vision de l’évolution vers une économie meilleure et plus productive pour notre pays bien-aimé.
Pendant plusieurs années, j’ai constamment maintenu la position selon laquelle la subvention des carburants devait être supprimée. Cette mesure, autrefois bénéfique, avait fait son temps. Elle nous coûtait des milliers de milliards de nairas par an. Une telle somme d’argent aurait été mieux dépensée pour les transports publics, les soins de santé, les écoles, le logement et même la sécurité nationale. Au lieu de cela, elle était canalisée vers les poches profondes et les comptes bancaires somptueux d’un groupe d’individus triés sur le volet.
Ce groupe a accumulé tellement de richesses et de pouvoir qu’il est devenu une menace sérieuse pour l’équité de notre économie et l’intégrité de notre gouvernance démocratique. Pour parler franchement, le Nigéria ne pourra jamais devenir la société qu’il était censé être tant que de tels petits groupes, puissants mais non élus, exerceront une influence énorme sur notre économie politique et les institutions qui la gouvernent.
Les caprices de quelques-uns ne devraient jamais avoir d’emprise sur les espoirs et les aspirations du plus grand nombre. Si nous voulons être une démocratie, c’est le peuple et non le pouvoir de l’argent qui doit être souverain.
L’administration précédente a également perçu ce danger imminent. En effet, elle n’a prévu aucune disposition dans les crédits 2023 pour les subventions après le mois de juin de cette année.
La suppression de ce dispositif autrefois utile qui s’était transformé en un boulet autour du cou du pays était devenue inévitable.
En outre, le système de taux de change multiples qui avait été mis en place n’est devenu rien d’autre qu’une autoroute pour la spéculation sur les devises. Il a détourné l’argent qui aurait dû être utilisé pour créer des emplois, construire des usines et des entreprises pour des millions de personnes.
Notre richesse nationale a été distribuée à des conditions favorables à une poignée de personnes qui se sont enrichies démesurément simplement en transférant de l’argent d’une main à l’autre. Cela aussi était extrêmement injuste.
Elle aggravait également la menace que l’accumulation illicite et massive d’argent faisait peser sur l’avenir de notre système démocratique et de son économie.
J’avais promis de réformer l’économie pour le bien à long terme en luttant contre les déséquilibres majeurs qui avaient affecté notre économie. La suppression des subventions et du système de taux de change préférentiel était la clé de ce combat.
Ce combat va définir le destin et l’avenir de notre nation. Beaucoup de choses sont en jeu.
Ainsi, les défauts de notre économie ont immensément profité à une petite élite, l’élite de l’élite pourrait-on dire.
Pendant que nous nous efforçons de lutter contre les défauts de l’économie, les personnes qui s’enrichissent grâce à eux, comme on pouvait s’y attendre, riposteront par tous les moyens nécessaires.
Notre économie traverse une période difficile et vous en souffrez.
Le prix du carburant a augmenté. Les prix des denrées alimentaires et autres ont suivi. Les ménages et les entreprises sont en difficulté. La situation semble anxieuse et incertaine.
Je comprends les difficultés que vous rencontrez.J’aimerais qu’il y ait d’autres solutions. Mais ce n’est pas le cas. Si c’était le cas, j’aurais choisi cette voie, car je suis venu ici pour aider et non pour nuire au peuple et à la nation que j’aime.
Ce que je peux offrir dans l’immédiat, c’est de réduire le fardeau que notre situation économique actuelle nous impose à tous, et plus particulièrement aux entreprises, à la classe ouvrière et aux plus vulnérables d’entre nous.
Le gouvernement fédéral travaille déjà en étroite collaboration avec les États et les gouvernements locaux pour mettre en œuvre des interventions qui atténueront les souffrances de nos concitoyens dans toutes les catégories socio-économiques.
Au début de ce mois, j’ai signé quatre (4) décrets, conformément à ma promesse électorale de m’attaquer aux politiques fiscales hostiles et aux multiples taxes qui étouffent l’environnement des entreprises. Ces décrets relatifs à la suspension et à l’entrée en vigueur différée de certaines taxes fourniront aux entreprises du secteur manufacturier les amortisseurs et la marge de manœuvre nécessaires pour continuer à prospérer et à se développer.
Pour renforcer le secteur manufacturier, augmenter sa capacité d’expansion et créer des emplois bien rémunérés, nous allons dépenser 75 milliards de nairas entre juillet 2023 et mars 2024.
Notre objectif est de financer 75 entreprises à fort potentiel pour relancer une croissance économique durable, accélérer la transformation structurelle et améliorer la productivité. Chacune des 75 entreprises manufacturières pourra accéder à un crédit de 1 milliard de nairas au taux de 9 % par an, avec un remboursement maximal de 60 mois pour les prêts à long terme et de 12 mois pour les fonds de roulement.
Notre administration reconnaît l’importance des micro, petites et moyennes entreprises et du secteur informel en tant que moteurs de la croissance. Nous allons dynamiser ce secteur très important avec 125 milliards de nairas.
Sur cette somme, nous consacrerons 50 milliards de nairas à l’octroi de subventions conditionnelles à un million de nano-entreprises d’ici à mars 2024. Notre objectif est de donner 50 000 nairas à 1 300 nano-entrepreneurs dans chacun des 774 gouvernements locaux du pays.
En fin de compte, ce programme favorisera l’inclusion financière en intégrant les bénéficiaires dans le système bancaire formel. De la même manière, nous financerons 100 000 MPME et start-ups avec 75 milliards de nairas. Dans le cadre de ce programme, chaque promoteur d’entreprise pourra obtenir entre 500 000 et 1 million de nairas avec un taux d’intérêt de 9 % par an et une période de remboursement de 36 mois.
Pour veiller à ce que les prix des denrées alimentaires restent abordables, nous avons eu un engagement multipartite avec diverses associations d’agriculteurs et opérateurs de la chaîne de valeur agricole.
À court terme et dans l’immédiat, nous veillerons à ce que les denrées alimentaires de base soient disponibles et abordables. À cette fin, j’ai ordonné le déblocage de 200 000 tonnes métriques de céréales provenant des réserves stratégiques pour les ménages des 36 États et du FCT afin de modérer les prix. Nous fournissons également 225 000 tonnes métriques d’engrais, de semis et d’autres intrants aux agriculteurs qui se sont engagés dans notre programme de sécurité alimentaire.
Notre plan de soutien à la mise en culture de 500 000 hectares de terres agricoles et à la pratique de l’agriculture tout au long de l’année reste d’actualité. Plus précisément, 200 milliards de nairas sur les 500 milliards de nairas approuvés par l’Assemblée nationale seront déboursés comme suit :
-Notre administration investira 50 milliards de nairas chacun pour cultiver 150 000 hectares de riz et de maïs. 50 milliards de nairas chacun seront également affectés à la culture de 100 000 hectares de blé et de manioc.
Ce vaste programme agricole sera mis en œuvre en ciblant les petits exploitants et en s’appuyant sur les grands acteurs du secteur privé dans le domaine de l’agriculture, qui ont de solides antécédents en matière de performances.
À cet égard, l’expertise des institutions de financement du développement, des banques commerciales et des banques de microfinance sera mise à profit pour élaborer une structure de transaction viable et appropriée pour toutes les parties prenantes.
Chers compatriotes nigérians, j’ai pris l’engagement solennel de travailler pour vous.
L’amélioration de votre bien-être et de vos conditions de vie est d’une importance capitale pour moi et c’est la seule chose qui me tient éveillé jour et nuit.
C’est dans cette optique que j’ai approuvé le Fonds de soutien aux infrastructures pour les États. Ce nouveau fonds d’infrastructure permettra aux États d’intervenir et d’investir dans des domaines critiques et d’apporter un soulagement à de nombreux points douloureux, ainsi que de rénover nos infrastructures de santé et d’éducation délabrées.
Le fonds permettra également d’améliorer les routes d’accès aux zones rurales afin de faciliter l’évacuation des produits agricoles vers les marchés. Grâce à ce fonds, nos États deviendront plus compétitifs et disposeront d’une assise financière plus solide pour assurer la prospérité économique des Nigérians.
Une partie de notre programme consiste à déployer des bus dans les États et les gouvernements locaux pour les transports en commun à un prix beaucoup plus abordable. Nous avons prévu d’investir 100 milliards de nairas d’ici à mars 2024 pour acquérir 3 000 autobus de 20 places fonctionnant au GNC. Ces bus seront partagés avec les principales sociétés de transport des États, en fonction de l’intensité des déplacements par habitant. Les sociétés de transport participantes pourront accéder au crédit dans le cadre de cette facilité au taux de 9 % par an avec une période de remboursement de 60 mois.
Dans le même ordre d’idées, nous travaillons également en collaboration avec les syndicats pour introduire un nouveau salaire minimum national pour les travailleurs. Je tiens à dire à nos travailleurs que la révision de leur salaire est imminente.
Une fois que nous nous serons mis d’accord sur le nouveau salaire minimum et la révision générale à la hausse, nous prendrons des dispositions budgétaires à cet effet pour une mise en œuvre immédiate.
Je tiens à profiter de cette occasion pour saluer les nombreux employeurs du secteur privé organisé qui ont déjà procédé à la révision générale des salaires de leurs employés.
Chers compatriotes nigérians, cette période peut être difficile pour nous et il ne fait aucun doute qu’elle l’est. Mais je vous invite tous à regarder au-delà des douleurs temporaires actuelles et à avoir une vision plus large. Tous nos projets, bons et utiles, sont en cours d’élaboration. Plus important encore, je sais qu’ils fonctionneront.
Malheureusement, il y a eu un décalage inévitable entre la suppression des subventions et la mise en œuvre complète de ces plans. Toutefois, nous sommes en train de combler rapidement ce retard. Je vous demande de croire en notre capacité à tenir nos promesses et en notre souci de votre bien-être. Nous sortirons de ces turbulences. Et, grâce aux mesures que nous avons prises, le Nigeria sera mieux équipé et plus à même de tirer parti de l’avenir qui l’attend.
En un peu plus de deux mois, nous avons économisé plus de mille milliards de nairas qui auraient été gaspillés dans la subvention improductive du carburant qui ne profitait qu’aux contrebandiers et aux fraudeurs. Cet argent sera désormais utilisé de manière plus directe et plus bénéfique pour vous et vos familles.
Par exemple, nous tiendrons notre promesse de rendre l’éducation plus abordable pour tous et d’accorder des prêts aux étudiants de l’enseignement supérieur qui en ont besoin.
Aucun étudiant nigérian ne devra abandonner ses études par manque d’argent.
Notre engagement est de promouvoir le plus grand bien pour le plus grand nombre de nos concitoyens. Sur ce principe, nous ne faiblirons jamais.
Nous surveillons également les effets du taux de change et de l’inflation sur les prix de l’essence. Si nécessaire, nous interviendrons.
Je vous assure, chers compatriotes, que nous sortons de l’obscurité pour entrer dans une nouvelle et glorieuse aube.
Je dois maintenant me remettre au travail pour que cette vision devienne une réalité.
Je vous remercie tous de m’avoir écouté et je souhaite que Dieu bénisse la République fédérale du Nigéria.
Leave a Reply