Changement climatique: les Nigérians vont bénéficier de l’échange de droits d’émission de carbone

Propos recueillis par Zeniat Abubakar depuis Abuja

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Le directeur général du Conseil national sur le changement climatique au Nigéria, Dr Salisu Dahiru, a fait valoir que l’échange de droits d’émission de carbone ne sera pas limité au seul Conseil, mais à tous les autres ministères, départements et agences, MDA, qui sont intéressés par la mise en œuvre de projets susceptibles de générer des crédits de carbone.

Déclaration faite lors de l’atelier de validation pour l’évaluation des initiatives de tarification du carbone au Nigéria, qui s’est tenu à Abuja, la capitale du pays.

Il a également indiqué que les collectivités territoriales, les États et les gouvernements locaux du pays, ainsi que le secteur privé, devraient également bénéficier de ce projet.

“En ce qui concerne le Nigéria, le système d’échange de droits d’émission de carbone est un aspect de notre politique nationale et de notre priorité nationale qui consiste à mettre en place toutes les mesures nécessaires pour relever les défis de l’atténuation et, plus important encore, les défis de l’adaptation dans le pays. Nous connaissons bien les inondations qui se sont produites dans le pays l’année dernière, et cette année, nous voyons des signes d’inondation, non seulement dans les zones riveraines, mais aussi ici à Abuja, ce qui tend à souligner le fait que personne ne peut échapper à l’impact du changement climatique”, a révélé M. Dahiru.

Il a également noté que le gouvernement nigérian avait publié les premières orientations réglementaires initiales il y a deux semaines.

D’après lui, la nécessité d’adapter l’éventuel système d’échange de quotas au Nigéria aux priorités du gouvernement afin de s’assurer qu’il est aligné sur les contributions déterminées au niveau national (Nationally Determined Contributions, NDC), telles qu’elles figurent dans l’Accord de Paris.

Opportunités dans le domaine du changement climatique

M. Dahiru a rappelé que le Nigéria était parfaitement positionné pour tirer parti des opportunités en matière d’atténuation et d’adaptation au changement climatique.

Il ne s’agit pas seulement pour nous ou pour le gouvernement d’investir, mais aussi pour le secteur privé de voir les possibilités de tirer des bénéfices de l’échange de droits d’émission de carbone, qui est toujours au premier plan pour le secteur privé, au fur et à mesure que l’occasion se présente.

Il a également souligné que l’atelier était l’un des travaux fondamentaux visant à préparer le Nigéria à participer au système d’échange de quotas d’émission, dont le processus a déjà commencé.

Il y a un certain nombre d’éléments qui doivent être préparés à cette fin et cet atelier est l’un d’entre eux, cet atelier est quelque chose qui est en cours aujourd’hui, c’est le processus de validation pour que nous, ici au Nigéria, qui serons impliqués dans ce processus, soyons pleinement familiarisés avec le processus et le comprenions, et que nous apportions également notre propre contribution.

”Nous veillerons à ce que toutes les opportunités de récolter des certificats de réduction d’émissions des activités en cours au Nigéria soient liées à nos CDN, car c’est ce que précise l’Accord de Paris, et c’est ce que nous avons l’intention de suivre, nous voulons profiter pleinement de l’opportunité et faire des investissements nécessaires pour atteindre notre objectif prioritaire contenu dans les CDN et notre objectif net zéro,” a-t-il expliqué.

Tarification du carbone

Le représentant de l’Alliance ouest-africaine sur les marchés du carbone et le financement du climat, M. Mbaye Diagne, a souligné que la tarification du carbone était l’un des instruments les plus efficaces pour réduire les émissions.

Il a ajouté que la validation de l’étude était très importante pour le Nigéria, car la mise en place d’un instrument dans un pays aurait également un impact sur la communauté régionale, le Nigéria faisant partie de la CEDEAO.

M. Diagne a poursuivi que la tarification du carbone contribuerait également à soutenir les mesures d’adaptation et l’éradication de la pauvreté.

“Il s’agit d’un processus très long qui a nécessité non seulement une très longue volonté politique mais aussi la pleine participation de toutes les parties prenantes, j’espère que la réunion d’aujourd’hui jettera les bases du démarrage du processus au Nigéria. Elle permettra également d’évaluer la situation au Nigéria et les possibilités offertes par la tarification du carbone pour la mise en œuvre des NDC et la création d’opportunités pour le secteur privé”, a-t-il informé.

Selon lui, “l’étude vise à définir la meilleure estimation pour le Nigéria et il est très important qu’après que les consultants aient développé et mené l’étude, les parties prenantes mettent en œuvre toutes les mesures qui seront soumises à l’implication des différents instruments qui seront choisis par le gouvernement”.

M. Walters Tubua, responsable régional du RCC-Lomé au Secrétariat des Nations Unies pour le changement climatique, a exhorté les parties prenantes à travailler avec diligence pour s’assurer que le travail effectué soit aligné sur les besoins et les priorités des contributions déterminées au niveau national (NDC) du Nigéria.

“Nous avons donc demandé à chacun d’entre vous de se sentir libre de s’engager et de savoir que tout ce qui va sortir d’ici doit être conduit par vous tous qui êtes assis ici, personne ne viendra et ne déterminera le résultat de cette réunion pour vous, le moment de cet atelier arrive à un processus très important dans le cadre de la CCNUCC, le résultat de la recommandation devrait être très utile pour façonner ce que vous présenterez comme le prochain NDC pour le Nigeria en 2025”.

S’aligner sur l’accord de Paris

Il a demandé aux parties prenantes de veiller à ce que les choix effectués soient alignés sur l’Accord de Paris.

“Les choix que vous ferez ici aujourd’hui doivent être cohérents avec ce que le gouvernement nigérian a ratifié dans le cadre de l’Accord de Paris. Tout choix que vous ferez doit conduire à la réduction des émissions, à la réduction de la pauvreté, au développement durable, en faisant des choix qui conduiront à des choix à long terme, durables et capables de répondre aux besoins environnementaux”, a-t-il dit.

Le commerce du carbone est l’achat et la vente de crédits qui permettent à une entreprise ou à une autre entité d’émettre une certaine quantité de dioxyde de carbone.

La valeur du carbone est basée sur la capacité du pays à le stocker ou à empêcher son rejet dans l’atmosphère.

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