Journée mondiale de réfugié au Nigéria: appel à une action durable pour favoriser l’intégration et l’inclusion
Par Rahila Lassa, Abuja
La Journée mondiale de réfugié 2023 se termine par un appel des parties prenantes à une action durable dans le cadre d’une responsabilité collective visant à créer des opportunités qui libèrent tout le potentiel des réfugiés et leur permettent de reconstruire leur vie.
Le commissaire fédéral de la Commission nationale pour les réfugiés, les migrants et les personnes déplacées, Imaan Suleiman-Ibrahim, a révélé qu’il était nécessaire d’ouvrir les portes et d’abattre les barrières qui entravent l’intégration et l’inclusion des réfugiés.
“En ce jour important, faisons une pause pour reconnaître les immenses défis auxquels sont confrontées les personnes forcées de fuir leur foyer, laissant derrière elles tout ce qu’elles possédaient auparavant. Restons unis, non seulement par la solidarité mais aussi par une détermination inébranlable, pour favoriser l’avènement d’un monde où les réfugiés ne sont pas seulement des survivants, mais aussi des membres chéris de notre communauté mondiale. La journée d’aujourd’hui nous rappelle avec force que personne ne choisit d’être réfugié. Ce sont des circonstances indépendantes de leur volonté qui les obligent à tout quitter – leur maison, leurs proches et leur environnement familier.
“Aujourd’hui, pendant que nous célébrons cette journée, rappelons-nous que chaque réfugié a une histoire, un rêve et un potentiel unique qui n’attend que d’être libéré”, a-t-elle déclaré.
Selon elle, les réfugiés ne se définissent pas par leur déplacement, mais par leur remarquable résilience, leur courage et leur inébranlable humanité.
“Ce sont des personnes qui ont enduré des épreuves et des persécutions inimaginables, mais qui refusent d’être définies par leur situation. Ce sont des mères, des pères, des sœurs et des frères, y compris des enfants, qui s’efforcent de reconstruire leur vie, de contribuer à leur nouvelle communauté et de créer un avenir meilleur pour leurs enfants.
“Je me tiens devant vous avec un engagement renouvelé. Nous reconnaissons les défis et les complexités qui entourent la crise des réfugiés, et nous reconnaissons la nécessité de solutions globales et durables.
“En ce moment, nous sommes appelés à agir. Il est de notre responsabilité collective de créer des opportunités qui libèrent tout le potentiel des réfugiés et leur donnent les moyens de reconstruire leur vie. Nous devons ouvrir les portes et abattre les barrières qui entravent leur admission, leur intégration et leur insertion. Ensemble, nous pouvons transformer l’expérience des réfugiés en un voyage d’espoir et de résilience”, a-t-elle ajouté.
Elle a expliqué que les réfugiés deviennent des agents de changement lorsque leurs compétences sont reconnues et que leur voix est entendue.
Le secrétaire permanent du ministère des affaires humanitaires, de la gestion des catastrophes et du développement social, Nasir Sani-Gwarzo, a intimé que le thème de la Journée mondiale du réfugié de cette année, “L’espoir loin de chez soi”, était approprié et pertinent, en particulier à l’approche de la préparation du Forum mondial sur les réfugiés qui se tiendra du 13 au 15 décembre 2023 à Genève.
Représenté par le directeur des affaires humanitaires du ministère, Ali Grema, Nasir Sani-Gwarzo a souligné que le forum offrait l’occasion de s’appuyer sur la mise en œuvre des promesses et des initiatives annoncées depuis 2019.
”Pendant que la journée se rapproche, il convient de réfléchir aux quatre objectifs interdépendants qui ont été clairement établis à la fin du Forum mondial sur les réfugiés 2019, à savoir : alléger la pression sur les pays d’accueil, renforcer l’autonomie des réfugiés, élargir l’accès à la solution des pays tiers et soutenir les pays d’origine pour un retour en toute sécurité et dans la dignité.
“En écoutant les conversations d’aujourd’hui et les rapports sur les diverses activités menées par nos partenaires pour améliorer le niveau de vie des réfugiés, j’éprouve un sentiment de fierté et d’espoir pour une meilleure protection et assistance”, a expliqué Mme Sani-Gwarzo.
Chansa Kapaya, représentant du Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés au Nigéria, a précisé que l’intégration des réfugiés dans les communautés où ils pensent que la sécurité représente le moyen le plus efficace de leur permettre de reconstruire leur vie et de contribuer aux économies locales et aux pays qui les accueillent.
Elle a ajouté que c’était aussi le meilleur moyen de les préparer à rentrer chez eux et à reconstruire leur pays lorsque les conditions leur permettront de rentrer volontairement et en toute sécurité.
“Concrètement, les réfugiés cherchent à s’épanouir au sein de nos communautés, comme vous et moi. Cela signifie obtenir un emploi décent, acquérir des connaissances dans les écoles locales et bénéficier de services essentiels tels qu’un logement décent et des soins de santé fiables. Ils n’aspirent à rien de moins qu’à être des membres engagés et contributifs de notre société.
L’inclusion signifie également nouer des amitiés et faire preuve de solidarité avec les nouveaux arrivants dans nos communautés. Nous bénéficions tous de liens humains et d’un sentiment d’appartenance. Pour les réfugiés loin de chez eux, se sentir les bienvenus est source d’espoir, et nous donnons de l’espoir aux réfugiés lorsque nous leur donnons les moyens de mieux prendre en main leur vie quotidienne”.
“En d’autres termes, quelle que soit la durée de leur exil, les réfugiés veulent poursuivre leur vie”, a déclaré M. Kapaya.
M. Kapaya a indiqué que le Nigéria continuait à garder ses portes et ses cœurs ouverts aux personnes forcées de fuir leur foyer, accueillant actuellement 95 700 réfugiés et demandeurs d’asile.
Le coordinateur résident et humanitaire des Nations unies au Nigéria, M. Matthias Schmale, a conclu que les réfugiés ont besoin et méritent le soutien et la solidarité, et non la fermeture des frontières et le refoulement.
Le Nigéria accueille près de 100 000 réfugiés et demandeurs d’asile originaires de 34 pays, dont plus de 94 000 Camerounais.
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