En Australie, un soldat renommé accusé de crimes de guerre perd son procès en diffamation

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Un soldat australien de renom a perdu, jeudi, son procès en diffamation à l’encontre de journaux qui l’avaient accusé de meurtres et crimes de guerre en Afghanistan. Le juge a estimé que la presse avait prouvé que la majeure partie de leurs allégations étaient “avérées”.

Une victoire pour la liberté de la presse en Australie. Un soldat de renom a perdu, jeudi 1er juin, son procès en diffamation à l’encontre de journaux qui l’avaient accusé de meurtres et crimes de guerre en Afghanistan.

Ben Roberts-Smith, ancien membre du corps d’élite Special Air Service (SAS), avait intenté une action en diffamation après la parution en 2018, dans trois journaux, d’articles où il était accusé d’avoir pris part au meurtre de six prisonniers non armés en Afghanistan. Le soldat, qui a toujours rejeté ces allégations, avait porté plainte pour diffamation et réclamait plusieurs millions de dollars de dommages et intérêts.

Le juge Anthony Beskano a estimé que les journaux avaient prouvé que la majeure partie de leurs allégations étaient “avérées”. Le jugement a été salué comme une grande victoire pour la liberté de la presse en Australie.

Ben Roberts-Smith, né à Perth, était avant ce procès le soldat le plus connu d’Australie et celui ayant reçu le plus de distinctions militaires.

Il a été décoré de la Croix de Victoria pour son “courage remarquable” en Afghanistan, où son unité était chargée de traquer un haut commandant taliban. Mais The Age, The Sydney Morning Herald et The Canberra Times ont affirmé que derrière ce “héros” se cachait un soldat qui a perpétré des crimes.

L’un des plus longs procès en diffamation d’Australie

Selon ces journaux, il aurait jeté un civil afghan désarmé du haut d’une falaise et ordonné à ses subordonnés de l’abattre. Il aurait également pris part au mitraillage d’un homme portant une prothèse à la jambe, prothèse qu’il avait récupérée et qu’il exhibait volontiers lorsqu’il prenait des verres avec d’autres militaires, de retour en Australie.

Ce vétéran au physique imposant était également accusé d’être l’auteur de violences à l’encontre d’une femme dans un hôtel de Canberra et de s’être engagé dans une “campagne d’intimidation” à l’encontre d’un autre soldat, ce qui, selon le jugement, n’a pas été entièrement prouvé.

Les journaux et les auteurs des reportages ont maintenu leurs affirmations tout au long du procès.

L’affaire est devenue l’un des plus longs procès en diffamation d’Australie, 40 témoins ayant défilé à la barre, livrant des témoignages souvent poignants sur le comportement des forces spéciales australiennes.

Les médias australiens ont estimé que les frais de justice s’élevaient à 16 millions de dollars, ce qui en fait l’un des procès en diffamation les plus coûteux de l’histoire du pays. Les avocats des journaux ont indiqué qu’ils demanderont des “frais d’indemnisation à l’encontre du requérant”. 

Ben Roberts-Smith n’était pas présent à l’énoncé du jugement. Il avait été photographié en vacances à Bali quelques jours plus tôt.

 

Avec AFP

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