Renforcement des dispositifs sécuritaires existants et leçons pour la nouvelle administration
Article de Ifeoma Orji
La sécurité est une question qui continue de dominer les débats au Nigéria. Pendant que le président Bola Ahmed Tinubu prend la tête du Nigéria, l’un de ses principaux domaines d’intérêt est la sécurité. L’intensité du discours s’explique par le fait que le climat n’est pas seulement marqué par le terrorisme, mais aussi par le banditisme, les tireurs inconnus, les enlèvements, le ritualisme, le culte, les groupes ethniques en guerre, les affrontements entre agriculteurs et bergers et bien d’autres choses encore, qui provoquent des carnages de temps à autre.
Selon les données du Nigeria Security Tracker, un projet du groupe de réflexion non gouvernemental Council on Foreign Relations, plus de vingt-cinq mille personnes ont été tuées dans diverses attaques entre mai 2015 et mai 2019.
De même, Safeguarding Security Sector Stockpiles, basé à Borex, en Suisse, a enregistré qu’au cours des cinq années de l’administration précédente, les terroristes ont lancé 500 attaques contre des bases militaires, tuant plus de mille cinq cents soldats nigérians.
Alors que les ennemis du Nigeria semblent ne pas reculer devant la profanation de l’autel du progrès humain, les agents de sécurité ont fait preuve de résilience dans leurs stratégies et opérations de combat. Le groupe de travail conjoint dirigé par l’armée nigériane a tué des milliers d’éléments criminels et décimé le célèbre groupe terroriste Boko Haram dans ses repaires.
En mai 2015, lorsque l’ancien président Muhammadu Buhari a prêté serment pour un premier mandat, tous les regards étaient tournés vers lui pour qu’il fasse du Nigéria un havre de paix avant de quitter ses fonctions, étant donné qu’il était un général de l’armée à la retraite.
Les meurtres ont cependant triplé, ce qui a incité le président à intervenir rapidement en créant un centre national de contrôle des armes légères et de petit calibre, conformément aux normes internationales et au moratoire de la CEDEAO sur le contrôle des armes légères et de petit calibre.
En 2018, les salaires de la police nigériane ont été augmentés de 300 % afin de réduire les pots-de-vin et la corruption dans le système. Il s’agit de la plus grande motivation jamais reçue par la police nigériane. En 2019, un projet de loi établissant le Fonds fiduciaire de la police a également été promulgué.
En l’espace de plus de sept ans, l’armée de l’air nigériane a acquis 26 avions flambant neufs et douze autres avions Super Tucano auprès du gouvernement des États-Unis. L’armée de l’air nigériane est en train de réactiver localement plusieurs avions auparavant inutilisables.
La marine n’est pas en reste puisqu’elle a acquis près de 400 nouvelles plateformes depuis 2015, dont 172 patrouilleurs fluviaux, 114 embarcations pneumatiques à coque rigide, 2 embarcations de défense contre la mer et 12 navires Manta Class/Inshore, entre autres.
La marine a également établi une base navale sur le lac Tchad, à Baga, dans l’État de Borno, au Nord-est, et a déployé 14 stations de sécurité navale le long des zones côtières sujettes aux activités criminelles.
En outre, la structure de sécurité a été renforcée par le pacifisme, qui encourage les communautés à détecter et à dénoncer les éléments peu scrupuleux dans le cadre d’une nouvelle phase de collecte de renseignements.
Les moyens de communication et de retour d’information ont donné des résultats positifs, notamment en ce qui concerne l’établissement de relations solides entre les agents de sécurité et les communautés.
L’officier général commandant la 3e division de l’armée nigériane et commandant de l’opération Safe Haven, le général de division Ibrahim Ali, a récemment affirmé qu’un engagement efficace avec les chefs des communautés et les agents concernés avait aidé l’armée à identifier les cibles et à frapper. Il a attribué les succès enregistrés aux interventions conjointes de sécurité communautaire et aux groupes d’autodéfense locaux.
Cette saine collaboration devrait encore s’intensifier avec l’approbation présidentielle du programme de police de proximité à l’échelle nationale et le déblocage des fonds. Le programme de police de proximité est désormais inscrit dans la loi sur la police de 2020.
Les rémunérations et le rapatriement des héros tombés au combat et de leurs familles ont également reçu un coup de pouce, avec un système de protection sociale qui prend en charge plus de 50 000 enfants d’officiers et d’hommes décédés.
En ce qui concerne la sécurité, l’ancienne administration a tenté de mettre en place un plan solide pour améliorer l’architecture de sécurité du Nigéria, mais peu de choses ont été réalisées, malgré la modernisation du matériel, la construction d’installations, la formation et l’équipement du personnel et des officiers, ainsi que l’expansion des forces.
L’administration actuelle, sous la direction du président Bola Ahmed Tinubu, doit renforcer ces feuilles de route en vue de gagner et de soutenir la lutte contre l’insécurité.
Les Nigérians ont un besoin urgent de déplacements interétatiques bien sécurisés et de procès rapides pour les terroristes, les kidnappeurs et autres criminels détenus.
Le système de radicalisation de certains membres de ces groupes doit cesser pour le moment.
La réhabilitation et la réinsertion dans la société de certains terroristes coupables d’avoir tué ou mutilé des Nigérians innocents, sans subir les foudres de la loi, ne sont pas idéales.
Néanmoins, il est très important que la nouvelle administration du président Bola Tinubu s’appuie sur les succès enregistrés dans le renforcement de l’architecture de sécurité de la nation pour que le Nigeria et ses citoyens soient plus en sécurité.
Cela contribuera à promouvoir l’équité et la justice, ainsi que la croissance et le développement de l’économie nationale.
Après tout, un Nigéria plus sûr est le fondement non seulement du développement national, mais aussi des investissements étrangers directs dans le pays.
Traduction de Mourtada Nanzif Adékounlé