Le gouverneur de Floride, Ron DeSantis, a souligné les efforts déployés par les gouverneurs républicains et les assemblées d’État à travers le pays pour adopter des propositions limitant les droits des personnes transgenres, en signant de nouvelles restrictions alors qu’il se rapproche d’une candidature à l’élection présidentielle.
Ces restrictions se répandent rapidement malgré les critiques de groupes médicaux et de défenseurs qui affirment qu’elles marginalisent encore plus les jeunes transgenres et menacent leur santé.
Voici ce qui se passe:
LES RESTRICTIONS EN FLORIDE
Mercredi, M. DeSantis a signé des projets de loi qui interdisent aux mineurs de recevoir des soins visant à affirmer leur identité sexuelle, restreignent l’utilisation des pronoms dans les écoles et obligent les gens à utiliser les toilettes correspondant au sexe qui leur a été assigné à la naissance dans certains cas.
M. DeSantis a également signé de nouvelles restrictions concernant les spectacles de travestis, qui permettraient à l’État de retirer les licences de restauration des entreprises qui admettent des enfants à des spectacles pour adultes. L’administration DeSantis a pris des mesures pour retirer les licences de vente d’alcool aux entreprises qui organisaient des spectacles de travestis, au motif que des enfants étaient présents lors de ces spectacles obscènes.
Les règles relatives aux soins de réaffirmation du genre interdisent également l’utilisation de l’argent de l’État pour ces soins et imposent de nouvelles restrictions aux adultes qui cherchent à se faire soigner. Elles entrent en vigueur immédiatement, de même que les restrictions relatives aux spectacles de travestis. Les restrictions relatives aux toilettes et aux pronoms entreront en vigueur le 1er juillet.
M. DeSantis a été un fervent défenseur de ces restrictions et a défendu une loi de Floride qui limite l’enseignement de l’orientation sexuelle et de l’identité de genre dans les écoles publiques. La Floride a étendu cette interdiction, que les critiques ont surnommée la loi “Don’t Say Gay”, à toutes les classes.
OÙ EN SONT LES INTERDICTIONS AU NIVEAU NATIONAL ?
Des centaines de projets de loi ont été proposés cette année pour restreindre les droits des personnes transgenres, et les défenseurs des droits des personnes LGBTQ+ affirment qu’un nombre record de mesures de ce type a été adopté par les assemblées législatives des États.
Au moins 17 États ont désormais adopté des lois limitant ou interdisant les soins aux mineurs qui affirment leur genre : Alabama, Arkansas, Arizona, Floride, Géorgie, Idaho, Indiana, Iowa, Kentucky, Mississippi, Montana, Dakota du Nord, Oklahoma, Tennessee, Utah, Dakota du Sud et Virginie occidentale. Des juges fédéraux ont bloqué l’application des lois en Alabama et en Arkansas, et plusieurs autres États envisagent cette année des projets de loi visant à restreindre ou à interdire les soins. Les gouverneurs du Texas et du Missouri sont également saisis de propositions d’interdiction.
Ces interdictions se sont répandues rapidement, seuls trois États ayant adopté de telles lois avant cette année.
Avant que M. DeSantis ne signe la dernière interdiction, la Floride était l’un des deux États à avoir restreint la prise en charge par le biais de règlements ou de mesures administratives. Le gouverneur du Texas a ordonné aux responsables de la protection de l’enfance d’enquêter sur les cas d’enfants bénéficiant de ce type de soins et de les considérer comme des cas de maltraitance, bien qu’un juge ait bloqué ces enquêtes.
Trois jeunes transgenres et leurs parents, qui ont intenté un procès pour empêcher la Floride d’interdire ces soins aux mineurs, ont élargi leur action mercredi pour inclure l’interdiction que M. DeSantis a promulguée dans la loi.
Toutes les grandes organisations médicales, y compris l’American Medical Association, se sont opposées à ces interdictions et ont soutenu les soins médicaux pour les jeunes lorsqu’ils sont administrés de manière appropriée. Des actions en justice ont été intentées dans plusieurs des États où les interdictions ont été promulguées cette année.
LES ÉTATS SONT PRÊTS À AGIR
Dans le Missouri, le gouverneur républicain Mike Parson est en attente d’une proposition d’interdiction des soins d’affirmation de genre pour les mineurs. Le procureur général républicain de l’État, Andrew Bailey, a retiré cette semaine une règle qu’il avait proposée et qui aurait été plus loin en restreignant également l’accès aux soins pour les adultes.
M. Bailey a invoqué le projet de loi en cours d’examen par M. Parson pour justifier l’élimination de la règle, qui avait été bloquée par un juge de l’État.
Mardi, les républicains du Nebraska ont intégré une interdiction de l’avortement à 12 semaines dans un projet de loi qui interdirait les soins d’affirmation de genre pour les mineurs, ouvrant ainsi la voie à un vote final sur la mesure combinée dès cette semaine.
Tous les États n’adoptent pas des restrictions, et certains États dirigés par des démocrates adoptent des mesures visant à protéger les droits des jeunes LGBTQ+.
Les démocrates du Michigan prévoient de présenter jeudi un projet de loi visant à interdire la thérapie de conversion pour les mineurs, une pratique discréditée qui consiste à essayer de “convertir” les gens à l’hétérosexualité.
Cette loi devrait être adoptée rapidement, les démocrates contrôlant tous les niveaux du gouvernement de l’État. Le représentant démocrate de l’État, Jason Hoskins, qui est l’un des auteurs du projet de loi, a déclaré qu’il espérait que la loi serait adoptée avant la fin du mois de juin, qui est le Mois de la fierté.