La Chambre de commerce et d’industrie de Lagos (LCCI) estime que la suppression des subventions à l’essence prévue par le gouvernement nigérian reste l’une des meilleures décisions économiques qui permettra de réduire les dettes et de s’attaquer à la corruption généralisée dans le secteur pétrolier.
Le président de la LCCI, le Dr Michael Olawale-Cole, a fait cette déclaration lors de la conférence sur l’état de l’économie du deuxième trimestre de la chambre, mardi à Lagos.
Le rapport indique que le Nigeria a obtenu un plan d’aide de 800 millions de dollars de la Banque mondiale afin de minimiser l’effet de la suppression des subventions sur les personnes les plus vulnérables de la société.
Les données récentes du Bureau de gestion de la dette (Debt Management Office, DMO) situent la dette publique du Nigeria à 46,25 billions de nairas (103,11 milliards de dollars) à la fin du mois de décembre 2022, contre 39,56 billions de nairas (95,77 milliards de dollars) en 2021.
Mesures de mise en œuvre
M. Olawale-Cole a toutefois exhorté le gouvernement à commencer à mettre en œuvre plusieurs mesures d’amortissement avant la suppression des subventions au cours du second semestre de l’année, afin d’atténuer toute perturbation probable de l’économie.
“La suppression des subventions aux carburants devrait, entre autres, stimuler les investissements dans le raffinage et la pétrochimie au niveau national et créer une importante chaîne de valeur pour les différentes parties prenantes.
“Bien que la suppression prévue des subventions sur les carburants puisse entraîner une remontée de l’inflation à court terme, il s’agit sans doute de l’une des meilleures décisions économiques pour réduire nos dettes insoutenables et la corruption généralisée dans ce secteur.
“Le gouvernement doit cependant prendre conscience de ses implications socio-économiques, en particulier avec un taux de chômage malsain d’environ 40 %”, a-t-il déclaré.
Le président de la LCCI a désapprouvé le fait d’emprunter pour financer des subventions ou soutenir des entreprises non rentables, affirmant que la fixation du gouvernement sur l’accumulation de la dette était malsaine.
Selon M. Olawale-Cole, le gouvernement doit donner la priorité à l’exploration d’autres voies, y compris l’ouverture d’opportunités d’actions, le délestage/la vente de ses biens immobiliers et la lutte contre le vol de pétrole afin de créer une marge de manœuvre pour la manipulation fiscale.
Il a insisté sur la nécessité de suivre de près le Ministère des Finances Incorporé (MOFI) récemment lancé et restructuré par le Président Muhammadu Buhari le 1er février, afin d’optimiser les actifs nationaux.
Le président de la LCCI a conseillé de faire de nombreuses références à la croissance et au rendement du stock d’actifs financiers du pays dans les domaines des actions d’entreprises, de l’immobilier et de l’infrastructure.
Cela permettrait aux observateurs locaux et internationaux d’avoir une image équilibrée de notre situation financière.
“Cela motiverait également les gestionnaires d’actifs nationaux, sous la houlette du MOFI, à accroître nos actifs et leurs rendements, ainsi que les gestionnaires de passifs nationaux, sous la houlette du DMO, à minimiser nos passifs et les coûts que nous supportons à ce titre avec la même vigueur.
“En effet, la publication de rapports conjoints par le MOFI et le DMO serait idéale à l’avenir.
“Des mises à jour unilatérales sur le passif sans mises à jour sur l’actif, alors que ces mises à jour étaient disponibles de manière adéquate, pourraient bien être blâmées pour certaines des dégradations du profil de risque et des perspectives de l’émission de la dette du Nigéria.
“Les résultats de la notation auraient été plus favorables si des mises à jour sur les actifs avaient été fournies parallèlement aux mises à jour sur les passifs”, a-t-il expliqué.
En ce qui concerne la pression inflationniste, qui a augmenté en mars pour atteindre 22,04 %, M. Olawale-Cole a fait remarquer que la hausse des taux de la politique monétaire s’était jusqu’à présent avérée inefficace et insuffisante pour juguler l’inflation.
Il a déclaré que dans la plupart des économies, au milieu de la crise du coût de la vie, les priorités restaient de parvenir à une désinflation soutenue et à une croissance réelle raisonnable.
“Par conséquent, il est clairement nécessaire que le gouvernement renforce son soutien aux secteurs critiques tels que l’agriculture, la fabrication d’infrastructures d’exportation, l’électricité, l’énergie et l’insécurité.
“Le gouvernement devrait également chercher des moyens d’améliorer les chaînes d’approvisionnement et d’amortir les coûts de production en aidant les fabricants avec des intrants subventionnés et des allocations de devises.
“Alors que la Banque centrale du Nigeria se lance dans un resserrement monétaire pour maîtriser l’inflation, elle devrait veiller à ce que les micro, petites et moyennes entreprises continuent de bénéficier de crédits concessionnels ciblés pour le secteur privé”, a-t-il ajouté.
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