La démocratie nigériane évolue et les citoyens s’affichent aux nouveaux dirigeants

Article de Cyril Okonkwo

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Les Nigérians se rendront aux urnes le samedi 25 février 2023 pour élire un nouveau président et les membres du parlement. Il s’agit du premier vote exprimé dans le cadre des élections générales prévues, qui seront suivies, le samedi 11 mars 2023, de l’élection des gouverneurs de trente des trente-six États du Nigéria. L’exercice du 11 mars permettra également aux électeurs de choisir leurs représentants aux parlements étatiques des trente-six États. Les élections générales de 2023 seront les septièmes d’une série ininterrompue d’élections régulières depuis le retour du Nigeria au régime civil le 29 mai 1999.

Le scrutin de 2023 est l’occasion d’examiner l’évolution politique du Nigéria au cours des 24 dernières années, les défis qui en découlent et la détermination de l’électorat nigérian à poursuivre le match sur la voie d’une expérience démocratique épanouissante.

En 1999, il y avait trois partis politiques, le People’s Democratic Party, PDP, All Peoples Party, APP et l’Alliance for Democracy, AD. Depuis lors, des élections régulières ont eu lieu au Nigéria, comme prévu en 2003, 2007, 2011, 2015 et en 2019.

Les élections générales de 2015 ont marqué un tournant dans la démocratie du pays, lorsque le président sortant, Muhammadu Buhari, qui s’est présenté comme candidat du All Progressives Congress, APC, a battu l’ancien président Goodluck Jonathan du PDP. L’élection a été décrite comme étant un moment décisif dans le cheminement de l’Afrique vers une démocratie durable, en raison du rôle du Nigéria dans la croissance politique et le développement du continent.

Le président sortant, Goodluck Jonathan, acceptant totalement les résultats de cette élection et respectant la volonté du peuple, a félicité Mohammadu Buhari, son adversaire dans les urnes, et a affirmé que son ambition ne valait pas le sang d’un Nigérian. Il s’agit d’une élection qui n’a donné lieu à aucun conflit juridique entre le dirigeant sortant et le dirigeant entrant.

Vingt-quatre ans après avoir ouvert la voie de la démocratie, le Nigéria continue de voir son système électoral s’améliorer.

Conformément aux normes de la démocratie dans le monde, la Commission électorale nationale indépendante (CENI) a procédé à une révision régulière du registre des électeurs, surveillé les primaires des partis politiques, mené des actions de sensibilisation des électeurs, délimité les circonscriptions électorales et fourni le cadre juridique nécessaire à la réussite des élections.

Le chemin menant à l’élection du samedi 25 février a été jalonné par l’initiaion d’un certain nombre d’innovations destinées à rendre les élections politiques crédibles et moins compliquées. Tout d’abord, il y a eu la loi électorale 2022, qui a permis d’espérer l’élimination de toute pratique anti-démocratique dans la période précédant et pendant les élections. Le déploiement de la technologie utilisée dans la gestion des élections au Nigéria a été l’atout de la CENI pour garantir que les élections soient libres et équitables, en veillant à ce que les résultats de ces élections soient la représentation fidèle du souhait des électeurs.

En 2015, la CENI a introduit la carte d’électeur permanente, PVC une pièce d’identité permanente des électeurs qui donne aux Nigérians éligibles le droit d’exercer leur droit de vote. C’est également en 2015 que le lecteur de carte électronique a été introduit pour identifier les empreintes digitales des électeurs. Le système d’accréditation bimodale des électeurs (BVAS), qui permet de transmettre en temps voulu les résultats des élections depuis les bureaux de vote, a également été mis en place. En outre, le portail de visualisation des résultats électoraux de la CENI, IReV, sera utilisé pour garantir des élections crédibles, libres et équitables dans le pays.

Les dix-huit partis politiques et leurs candidats ont parcouru les coins et les recoins du pays pour faire part de leurs manifestes aux électeurs depuis la levée de l’interdiction de la campagne électorale l’année dernière.

Le président Muhammadu Buhari a confirmé, lors d’une émission diffusée dans tout le pays, que la nouvelle politique monétaire mise en place par la Banque centrale du Nigéria (CBN) a largement contribué à réduire les cas d’achat de votes.

Le président a également assuré que son gouvernement fera tout son possible pour garantir une élection libre, équitable et crédible. À cette fin, il a donné des instructions à toutes les agences de sécurité du pays, en particulier celles qui seront directement impliquées dans le processus électoral, pour qu’elles assurent leur neutralité pendant le scrutin.

D’ores et déjà, d’importantes organisations internationales, mondiales et régionales, dont l’Union africaine, l’Union européenne, l’United State International Aids, la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), ont réservé leur place en tant qu’observateurs attentifs pendant le scrutin, sans oublier les organisations non gouvernementales du pays qui sont déterminées à défendre la démocratie au Nigéria. Cela s’explique par la position du Nigéria dans les affaires africaines, notamment par le fait qu’étant la cinquième plus grande démocratie du monde, tout ce qui se passe au Nigéria peut déterminer le cours que suivra le reste de l’Afrique.

Il incombe donc aux amis et partenaires de développement du Nigéria dans le monde entier de soutenir le pays pour qu’il réussisse à organiser les élections générales de 2023. Ceci en raison des avantages qu’une élection réussie au Nigéria apporterait à la communauté internationale dans son ensemble.

 

Article de Cyril Okonkwo; Traduction faite par Mourtada Nanzif Adékounlé

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