Flux financiers illicites : l’UA évalue l’état d’avancement de la mise en œuvre au Nigeria et dans d’autres pays
Détails avec Salihu Ali, Abuja
L’Union africaine évalue la réponse nationale et l’état d’avancement de la mise en œuvre des recommandations du Groupe de haut niveau sur les flux financiers illicites (IFF) de l’organisme régional dans 13 des 55 pays membres.
Ces pays sont le Nigeria, l’Algérie, le Burkina Faso, la République démocratique du Congo, le Ghana, le Lesotho, le Malawi, Maurice, la Namibie, l’Afrique du Sud, le Soudan, la Tanzanie et la Tunisie.
L’évaluation doit couvrir tous les pays africains.
Le conseiller principal du Groupe de haut niveau de l’UA sur les FFI d’Afrique, l’ambassadeur Maxwell Mkwezalamba, et la chef du secrétariat du Groupe de haut niveau de l’UA sur les FFI d’Afrique, Mme Souad Aden-Osman, l’ont fait savoir lors d’un atelier de validation technique qui s’est tenu au bureau de la Commission indépendante sur les pratiques de corruption et autres infractions connexes (ICPC) à Abuja, la capitale du Nigeria.
L’atelier de validation technique a été organisé par l’ICPC en collaboration avec le Comité inter-agences pour l’arrêt des flux financiers illicites en provenance du Nigeria et la Coalition pour le dialogue sur l’Afrique (CoDA).
L’ambassadeur Mkwezalamba a révélé que les rapports d’évaluation nationaux porteraient sur l’état des flux financiers illicites en provenance des pays africains et sur les efforts déployés par les gouvernements africains pour réduire ces flux, conformément aux décisions de la 24e Assemblée de l’UA sur les flux financiers illicites en provenance d’Afrique.
Il a noté que les rapports d’évaluation constitueront le rapport annuel du Président de l’UA-HLP à la Commission de l’Union africaine, et fourniront des informations de base pour guider la conception d’éventuelles interventions visant à renforcer les capacités des États membres de l’UA à combattre les flux financiers illicites et à mobiliser les recettes intérieures.
Selon lui, “les rapports à préparer comprennent les réponses consolidées des pays, conformément aux recommandations/décisions de l’AU-HLP, un rapport de synthèse couvrant, entre autres, les principaux risques liés aux FFI, l’adoption ou non des décisions de l’Assemblée de l’UA de 2015 sur les FFI en provenance d’Afrique, l’existence ou non d’un mécanisme de coordination des institutions publiques impliquées dans la lutte contre les FFI et son efficacité, et les besoins en capacités des institutions impliquées dans la lutte contre les FFI.
“On s’attend également à un rapport complet décrivant le contexte économique général ayant un impact sur l’exposition du pays au risque d’IFF, déterminant les canaux d’IFF et l’ampleur des flux sortants à travers les différents canaux, et évaluant l’exposition du pays aux paradis fiscaux et l’état de la mise en œuvre des décisions de la 24ème Assemblée de l’UA sur les IFF d’Afrique,” a expliqué l’ambassadeur Mkwezalamba.
Mme Souad Aden-Osman, chef du secrétariat du groupe de haut niveau de l’UA sur la lutte contre la fraude fiscale en Afrique, estime que l’évaluation constitue la deuxième phase des travaux du groupe et qu’elle se concentrera sur les mesures prises au niveau national par les États membres africains.
Elle a assuré que le Secrétariat de l’UA soutiendrait les efforts du Comité inter-agences sur l’arrêt des flux financiers illicites du Nigeria et des pays africains pour assurer la finalisation en temps voulu de la matrice de réponse et du rapport de synthèse, ainsi que la préparation du rapport final.
Concernant l’inauguration d’un comité technique sur la mobilisation des ressources intérieures, Mme Aden-Osman a déclaré qu’il renforcerait la capacité des gouvernements africains à adopter et à mettre en œuvre des politiques fiscales efficaces comme base d’une meilleure mobilisation des ressources.
Selon elle, “cela renforcera les capacités des gouvernements africains à adopter et à mettre en œuvre des politiques fiscales efficaces comme base d’une meilleure collecte des recettes, de la gestion des dépenses publiques et de la gestion de la dette”.
Prenant également la parole, le président de l’agence nigériane de lutte contre la corruption, l’Independent Corrupt Practices and other related office Commission ICPC, le professeur Bolaji Owasanoye SAN, a félicité le groupe de haut niveau de l’UA, présidé par l’ancien président sud-africain Thabo Mbeki, d’avoir inscrit les FFI à l’ordre du jour mondial et d’avoir inclus les FFI dans les objectifs de développement durable (objectif 16, cible 4).
Selon lui, “l’événement met en évidence le fait que le succès des actions de plaidoyer doit s’accompagner d’une recherche continue afin d’approfondir la compréhension du phénomène des FFI, de ses causes, de ses facilitateurs et de la manière dont il peut être endigué”.
Owasanoye a noté que les instruments et les actions politiques aux niveaux national et international sont également cruciaux.
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