Selon les analystes, les prix du diesel américain ont chuté ce mois-ci et pourraient encore baisser, une chute inattendue qui a coïncidé avec le début de l’interdiction des importations de carburant russe par le Royaume-Uni et l’Union européenne.
La baisse de la demande à l’origine de la chute des prix a permis aux États-Unis de reconstituer leurs stocks, en particulier le long de la côte Est, où la rareté de l’offre il y a six mois avait fait craindre une limitation des exportations. La baisse des prix pourrait atténuer les craintes d’inflation qui ont occupé les investisseurs.
Les combustibles distillés, dont le mazout de chauffage, le carburéacteur et le diesel, ont été en pénurie pendant la majeure partie de l’année 2022, les fermetures de raffineries et la forte demande s’étant combinées pour faire monter les prix. Les contrats à terme sur le fioul domestique avaient atteint 5,14 dollars le gallon fin avril et sont restés pour la plupart au-dessus de 3 dollars le gallon jusqu’à ce mois-ci.
En partie, les acheteurs européens avaient augmenté leurs achats de distillats russes avant l’interdiction d’importation entrée en vigueur le 4 février. Un hiver relativement chaud aux États-Unis et en Europe et une baisse de l’activité de camionnage commercial ont fait baisser la demande.
Ces facteurs ont contribué à faire grimper les stocks américains cette semaine à 120,5 millions de barils, soit le niveau le plus élevé depuis un an.
Le directeur des contrats à terme sur l’énergie chez Mizuho, Bob Yawger, a déclaré : “Cette semaine était censée être celle où les prix du diesel ont explosé sur la lune, mais ce n’est pas du tout ce qui s’est passé.”
La demande de diesel par les camionneurs a chuté à la fin de l’année, l’inflation élevée ayant affecté la demande de biens aux États-Unis. L’indice Cass Freight de décembre, qui mesure les expéditions à travers le pays, a révélé une baisse de 3,9 % des expéditions en glissement annuel.
La demande d’un type de distillat – le carburéacteur – devrait augmenter avant les vacances d’été, selon Patrick DeHaan, analyste pétrolier chez GasBuddy.
Les raffineurs ont également prévu de nombreux arrêts de production dans leurs installations, ce qui pourrait entraîner un nouveau resserrement des stocks au cours des deux prochains mois.
“Je ne dirais pas que nous sommes encore sortis de l’auberge, surtout avec un calendrier chargé pour les révisions”, a précisé M. DeHaan.