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La CEDEAO accuse la France de freiner l’adoption de la monnaie commune

Détails avec Adoba Echono, Abuja

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La Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), a allégué que la France a frustré ses efforts pour adopter l’ECO comme monnaie commune dans la région ouest-africaine.

Le bloc économique ouest-africain a noté que l’autorité française alimentait l’inertie politique dans la région pour empêcher l’ECO d’être acceptée en Afrique de l’Ouest francophone, à cause de son franc CFA.

Le franc CFA est la monnaie commune de la zone franc, créée dans les années 1930 à la veille de la Seconde Guerre mondiale.

Impérialisme monétaire

Les critiques y voient un dispositif néo-colonial et une forme d’impérialisme monétaire français en Afrique qui a détruit toute perspective de développement économique dans les nations utilisatrices.

S’alignant sur l’opinion des critiques sur le sujet, un membre de la délégation nigériane au Parlement de la CEDEAO, l’honorable Kolawole Taiwo, a déclaré que la monnaie unique n’était pas une question de détails techniques, mais de volonté politique de la mettre en œuvre.

L’honorable Taiwo, qui représente la circonscription fédérale d’Ajeromi/Ifelodun de l’État de Lagos à l’Assemblée nationale, a exprimé cette inquiétude en marge de la première session extraordinaire du Parlement de la CEDEAO qui se tient actuellement en Guinée-Bissau.

Il a déclaré : “Nos dirigeants ne sont pas prêts à faire en sorte que cela se produise. Il y a trop d’interférences extérieures qui le retardent. Par exemple, les pays francophones considèrent toujours la France comme leur maître, et les Français ne veulent pas les lâcher. C’est la raison pour laquelle ils ont créé le franc CFA afin de bloquer les réalisations d’une monnaie unique, connue sous le nom d’Eco. Le problème de l’Eco n’est pas technique mais c’est une raison politique. Si nos dirigeants veulent que cela se produise demain, ils l’annonceront”.

Un autre député du Liberia, M. Clarence Massaquoi, a déclaré que la réalisation d’une monnaie unique en 2027 nécessitera des aspects pratiques et une volonté politique.

“Nous devrions nous préoccuper de l’économie d’autres petits pays, ce qui en dira long sur la volonté politique des dirigeants de leurs pays. Je pense que, dans la région de la CEDEAO, nous sommes réticents à exercer notre volonté politique sur plusieurs décisions”, a expliqué le législateur.

Il a en outre fait valoir que la monnaie unique constitue une partie de la base pour dire que la CEDEAO doit jouer avec les réalités en prenant des décisions.

Le législateur a déclaré que l’Afrique ne devrait pas avoir peur des pouvoirs politiques qui, selon lui, sont les raisons pour lesquelles le continent est à la traîne dans les décisions.

“J’espère que la CEDEAO peut prendre des décisions ; la volonté politique est pour la structure elle-même. En l’état actuel des choses, le parlement n’a pas le plein pouvoir parlementaire, donc la plupart des décisions sont prises par l’autorité des chefs d’Etat”, a-t-il déclaré.

Il a ajouté que le continent devrait se défaire de certains des contrôles politiques qui l’ont freiné dans le passé.

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