Le porte-parole du Kremlin a assuré que la livraison potentielle de missiles de plus longue portée à l’Ukraine par les États-Unis provoquerait “une hausse du niveau d’escalade” et ne changerait pas le cours de la guerre. Suivez en direct les derniers développements du conflit.
La ville russe de Volgograd (ex-Stalingrad) a inauguré, selon l’agence de presse Ria Novosti, un buste de Staline, à la veille du 80e anniversaire de la victoire soviétique sur les nazis à Stalingrad, des commémorations auxquelles participera Vladimir Poutine.
Les monuments à la gloire de Staline, père de la victoire sur les nazis mais aussi instigateur de purges sanglantes, sont rares en Russie. Cette inauguration intervient également alors que le Kremlin n’a cessé de présenter son offensive contre l’Ukraine comme une opération de “dénazification”, dans la lignée de l’héritage de la Seconde guerre mondiale.
L’Ukraine a procédé à une série de perquisitions et d’opérations policières visant un oligarque, des administrations et des officiels pour des affaires de corruption, mal qui ronge le pays et a notamment touché, en pleine guerre, les approvisionnements de l’armée.
David Arakhamia, le chef du parti du président Volodymyr Zelensky, a annoncé sur Telegram que les opérations policières visaient notamment le milliardaire Igor Kolomoïski, l’ex-ministre de l’Intérieur Arsen Avakov et le fisc ukrainien, tandis que la direction des Douanes a, elle, été limogée. Des hauts responsables du ministère de la Défense ont également reçu la visite d’enquêteurs.
Ces descentes de police interviennent une semaine après le limogeage d’une série de hauts responsables ukrainiens dans la foulée d’une affaire de corruption concernant des approvisionnements de l’armée, le premier scandale de cette ampleur depuis le début de l’invasion russe.
D’autre part, Kiev accueille vendredi un sommet avec l’UE qui a fait des mesures de lutte contre la corruption une réforme-clé, si l’Ukraine veut un jour entrer dans le bloc européen.
En Russie, l’endoctrinement idéologique des élèves de la primaire au lycée passe depuis plusieurs années par de multiples programmes dits “d’éducation “patriotique”. Mais depuis la grande offensive russe en Ukraine du 24 février 2022, cette propagande a pris encore plus d’ampleur, avec des actions permanentes dans les écoles du pays, comme l’envoi de lettres au front, des concerts de soutien ou encore des ateliers de fabrication de bougies, de poêles artisanaux ou de vêtements pour les combattants… Une mobilisation générale pour soutenir l’effort de guerre, avec comme credo la “défense de la Russie” et pour supports pédagogiques une Histoire réécrite, ainsi que des cartes redessinées.
Le Kremlin a estimé que la livraison potentielle de missiles de plus longue portée à l’Ukraine par les États-Unis ne changerait “pas le cours des événements” et que la Russie poursuivrait son offensive coûte que coûte.
Les approvisionnements en missile d’une portée de 150 kilomètres mèneraient “vers un attisement des tensions, vers une hausse du niveau d’escalade. Nous le voyons, cela impliquerait pour nous des efforts supplémentaires, mais ça ne changera pas le cours des événements, l’opération militaire spéciale continuera”, a dit à la presse le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov.
L’Ukraine réclame depuis des mois des centaines de chars lourds modernes, des missiles d’une portée de plus de 100 km et des avions pour pouvoir mener des contre-offensives à même de reconquérir les territoires ukrainiens occupés par la Russie.
Le président américain Joe Biden a indiqué mardi qu’il allait discuter avec son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky de ses besoins en armes.
L’Ukraine dit avoir besoin de missiles de haute précision de plus de 100 kilomètres de portée pour détruire les lignes d’approvisionnement et les dépôts de munitions russes, seul moyen pour Kiev de surmonter son déficit en nombre d’hommes et en armement.
Jusqu’ici, les Occidentaux ont refusé de livrer ces systèmes, de crainte de provoquer une nouvelle escalade russe.
Avec AFP/ Reuters