Le Gabon nomme un nouveau Premier ministre avant l’élection présidentielle

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Le chef de l’Etat gabonais Ali Bongo Ondimba a choisi un de ses fidèles, Alain-Claude Bilie-By-Nze, comme nouveau Premier ministre, en remplacement de Rose Christiane Ossouka Raponda, nommée vice-présidente de la République.

C’est un poids lourd de la politique gabonaise que M. Bongo a rejoint huit mois avant l’élection présidentielle.

M. Bilie-By-Nze, 55 ans, qui a occupé plusieurs portefeuilles depuis 2006, était vice-Premier ministre et ministre de l’Énergie et des Ressources hydrauliques dans le gouvernement sortant.

Mme Ossouka Raponda , première femme chef d’un gouvernement gabonais, a été nommée vice-présidente, un poste vacant depuis mai 2019, dont la fonction est d’“assister” le chef de l’État et qui n’a pas de rôle d’intérimaire en cas de vacance du pouvoir.

“Par décret du Président de la République (…) est nommé Premier ministre, chef du gouvernement, M. Alain-Claude Bilie-By-Nze”, a déclaré à la presse le secrétaire général de la présidence, Jean-Yves Teale .

Quelques heures plus tard, M. Bilie-By-Nze a lui-même annoncé la composition de son gouvernement, le précédent reconduit presque à l’identique pour les postes clés et intermédiaires, mais passant de 38 à 45 membres avec l’ajout de sept ministres délégués.

Msn Ossouka Raponda, 59 ans, ancien maire de la capitale Libreville et ministre de la Défense, était Premier ministre depuis juillet 2020.

Les élections présidentielles et législatives doivent se tenir à l’été 2023.

Ali Bongo a été élu pour la première fois en 2009 après le décès de son père Omar Bongo Ondimba, qui avait dirigé ce petit État d’Afrique centrale riche en pétrole pendant plus de 41 ans.

Depuis un accident vasculaire cérébral en octobre 2018 qui l’a tenu éloigné de la scène publique pendant de longs mois, le chef de l’État a fréquemment remanié le gouvernement après avoir exigé, à son retour de convalescence, de ses ministres qu’ils ” se mettent au service de la population “. La présidence les soumet régulièrement à des audits.

M. Bilie-By-Nze, qui a déjà occupé des ministères clés, dont celui des Affaires étrangères, a également été conseiller politique et porte-parole de M. Bongo de 2012 à 2015.

Il est considéré comme un proche et fidèle soutien du chef de l’État.

Le poste de vice-président, confié lundi pour la première fois à une femme, était vacant depuis mai 2019, lorsque le précédent titulaire, Pierre Claver Maganga Moussavou un opposant nommé là en 2017 après un dialogue politique avec l’opposition avait été limogé.

Le vice-président est nommé par le chef de l’État, qui peut le démettre de ses fonctions à tout moment.

Le poste avait été supprimé de 2009 à 2017. La Constitution ne lui accorde qu’un rôle relativement mineur : “le président est assisté d’un vice-président de la République” qui “le seconde dans les fonctions qu’il lui délègue”.

C’est donc avec Alain-Claude Bilie-By-Nze, un fidèle et un poids lourd de la politique gabonaise, que M. Bongo a choisi de diriger son gouvernement à huit mois de l’élection présidentielle.

Réélu de justesse en 2016, avec un peu plus de 5 000 voix d’avance sur son challenger, Ali Bongo, 63 ans, est largement pressenti pour être le candidat en 2023 du tout-puissant Parti démocratique gabonais (PDG) dont il est le leader et qui l’appelle depuis un an pour être son “candidat naturel”.

Pour l’heure, l’opposition s’est divisée en une multitude de partis mais ses leaders, qu’ils se soient déjà déclarés candidats ou non, appellent à “l’union” pour “mettre fin à plus de 55 ans de dynastie Bongo”.

 

africanews

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