Les partis politiques et la nécessité de mener des campagnes thématiques à l’approche des élections générales en 2023 au Nigéria
Article de Gloria Thomas
Le 28 septembre 2022, les partis politiques nigérians ont officiellement lancé leur campagne, en vue des élections générales de 2023. C’est ce que prévoit la loi électorale du pays, qui stipule que les campagnes doivent être menées dans un délai de 150 jours avant les élections. L’espace politique est donc désormais libre pour les campagnes et les rassemblements ouverts, la recherche de votes au porte-à-porte, les réunions publiques, l’installation de panneaux d’affichage, l’impression et le partage d’affiches, etc.
L’espace est également ouvert aux jingles, interviews et débats politiques à la radio et à la télévision, tous destinés à permettre aux candidats de se vendre et de vendre leurs partis aux Nigérians.
Au fur et à mesure que les campagnes prennent de l’ampleur, il est important que les candidats et les partis politiques se concentrent sur les problèmes plutôt que de s’en prendre aux personnalités, de se lancer des piques, d’assassiner des personnes, de détruire des biens et de se livrer à de nombreuses autres activités clandestines appuyées par le gangstérisme.
En ce qui concerne la politique, la principale préoccupation de la plupart des Nigérians aujourd’hui est de savoir comment voter pour un homme capable de diriger les affaires du pays de manière à redresser sa situation et à le placer sur le piédestal du développement. Cela ne peut se faire que par le biais de campagnes thématiques menées par les candidats qui se présentent pour le poste de premier citoyen du Nigeria.
Cependant, selon le directeur général de l’Institut nigérian des affaires internationales, le professeur Eghosa Osaghae, les hommes politiques considèrent généralement les débats, les consultations et les campagnes axés sur les problèmes comme une perte de temps et comme insignifiants pour gagner les élections. Il a poursuivi que ceux qui s’attardent sur les questions et les visions ne sont pas considérés comme sérieux, mais plutôt comme trop académiques. On leur dit que tout ce qu’ils disent est de la simple théorie et n’a rien de pratique ou d’opérationnel.
Il a été identifié que le plus grand défi de la politique nigériane à l’heure actuelle est que les partis ne reposent sur aucune base idéologique. Les politiciens ont donc du mal à dire à leurs partisans ce qu’ils ont en stock et ce qu’ils veulent faire pour eux. Il n’y a pratiquement aucune différence idéologique entre un parti politique et un autre. Il n’est donc pas étonnant que les hommes politiques changent de parti comme on changerait de vêtements.
Dans le passé, les partis politiques sont apparus avec des idées, des concepts, des idéologies et des manifestes différents. Des partis tels que l’Action Group, l’Unity Party of Nigeria, le Northern Nigerian People’s Congress, le Nigeria People’s Party, le National Party of Nigeria, le People’s Redemption Party, le Great Nigeria People’s Party. Le Parti républicain national du Nigeria, le Parti social-démocrate et ainsi de suite, avaient des idéologies différentes avec lesquelles ils étaient facilement identifiables. Ce n’est pas le cas des 18 partis politiques enregistrés actuellement.
À l’approche des élections, on attend des candidats qu’ils s’interrogent sur la manière de lutter contre la menace de l’insécurité, en particulier l’insurrection, le banditisme et les enlèvements, et qu’ils soutiennent les agences de sécurité pour surmonter les défis sécuritaires. Une autre question est de savoir comment faire du système éducatif nigérian l’un des meilleurs au monde et faire en sorte que les milliers de jeunes Nigérians qui cherchent à étudier à l’étranger restent dans le pays et économisent des devises étrangères.
Ils devraient également dire aux électeurs comment ils comptent remettre l’économie sur les rails, avec des industries en marche et des lignes de production dans tous les secteurs fonctionnant à des niveaux optimaux. Ces points, et bien d’autres, devraient dominer le discours public pendant que les politiciens traversent le pays en long et en large à la recherche des votes des citoyens.
Les candidats aux parlements étatiques jusqu’à la présidence doivent faire part aux Nigérians de leurs plans pour le secteur de l’énergie, de la manière dont ils comptent s’attaquer à la défaillance constante du réseau national et fournir aux Nigérians les mégawatts d’électricité suffisants pour éclairer leurs foyers et alimenter les installations en énergie pour la productivité et le profit.
Les partis politiques doivent également se concentrer sur les moyens d’améliorer le système de soins de santé afin de mettre un terme au tourisme médical, d’améliorer l’agriculture pour assurer la sécurité alimentaire, de créer des emplois pour la jeunesse, ainsi que de développer des idées durables pour stimuler les petites et moyennes entreprises et favoriser la croissance économique.
Les campagnes axées sur des thèmes précis sont indispensables à l’approfondissement de la démocratie au Nigeria. Elles permettront aux électeurs de comprendre les projets qui leur sont destinés, ce qui les aidera à décider en connaissance de cause pour qui voter, en février 2023, lorsqu’ils se rendront aux urnes. Cela permettra d’en finir avec le mauvais sang créé et le penchant pour la violence à la moindre provocation entre partis politiques rivaux. Les campagnes basées sur des thèmes précis aideront également les Nigérians à comprendre que ce qui est important lorsqu’ils élisent leurs dirigeants, ce n’est pas leur origine ethnique, leur religion ou leur sens de la division.
Les candidats à la présidentielle et les présidents des partis politiques en lice pour les élections générales de 2023 ont récemment signé l’accord de paix national de 2022 sur la prévention de la violence et la promotion de campagnes axées sur les problèmes, organisé par la Commission nationale pour la paix, dirigée par l’ancien chef d’État, Abdulsalmi Abubakar. Nous espérons ainsi que les Nigérians verront moins de sentiments et plus de réponses et d’idées sur la façon dont leur vie peut être, ainsi que sur la façon dont le pays qu’ils aiment peut prendre la tête de la bonne gouvernance, de l’État de droit, du développement des infrastructures, de la sécurité garantie, de la prospérité socio-économique, ainsi que de l’unité, de la foi, de la paix et du progrès inébranlables.
Article de Gloria Thomas/ Traduction faite par Mourtada Nanzif Adékounlé
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