Un abri d’urgence aux personnes déplacées dans le Nord-est du Nigeria

Propos recueiliis par Mnena Iyorkegh, Abuja

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L’Organisation internationale pour les migrations (OIM) au Nigéria fournit des abris d’urgence et d’autres formes d’appui à certaines des dizaines de milliers de personnes touchées par l’actuelle inondation dans le Nord-est du pays.

C’est ce qu’a révélé une déclaration du bureau de l’OIM au Nigeria.

Selon la déclaration, plus de quinze mille personnes déplacées à l’intérieur du pays (PDI) ont un besoin immédiat d’hébergement, en raison des fortes précipitations sans précédent, en combinaison avec le déversement de l’excès d’eau du barrage de Lagdo dans le Nord du Cameroun qui a été ouvert, a également déplacé plus de 39.500 personnes.

Une évaluation de la matrice de suivi des déplacements (DTM) de l’OIM a conclu que ” cent vingt personnes dans l’Etat de Bauchi sont mortes ou ont été blessées en raison des conditions climatiques extrêmes entre le 1er et le 12 septembre “. Les fortes pluies et les vents violents ont causé de sérieux dommages aux abris et aux infrastructures dans les camps et autres sites pour les PDI depuis le début de la saison pluvieuse au Nigeria en juin.

L’OIM fournit des articles de secours, notamment des couvertures, des ustensiles de cuisine, des matelas et des tapis de sol, et fournira également des abris d’urgence à plus de 1 500 personnes déplacées à l’intérieur du pays. Cependant, le financement reste un défi majeur pour intensifier la réponse.

Prestage Murima, cheffe de mission intérimaire de l’OIM au Nigeria, a révélé. “En raison de l’étendue et de la nature des inondations, si des mesures adéquates ne sont pas prises maintenant, le bien-être des personnes déplacées sera gravement affecté. Les communautés exposées aux inondations pourraient être confrontées à une insécurité alimentaire prolongée si leurs terres agricoles sont touchées.”

Murima, a ajouté que les communautés à travers les États de Borno, Adamawa, Yobe et d’autres États de la région Nord-est ont été témoins d’inondations soudaines depuis le mois de juin, lesquelles ont détruit des terres agricoles, des abris et des sources de subsistance.

” Dans le seul État de Borno, six camps accueillant 15 618 personnes déplacées ont été détruits, ce qui accroît la dépendance à l’égard de l’aide humanitaire ; plus de 8 400 ménages ont un besoin immédiat d’abri. Certaines personnes déplacées vivent temporairement avec des proches dans des camps voisins et des bâtiments publics tels que des écoles et des marchés. Cette situation a ajouté de nouveaux défis et de nouvelles complexités pour les populations déplacées, comme la congestion des camps et les retards dans la fourniture des services de base”, a évoqué M. Murima.

Selon le dernier aperçu des besoins humanitaires de l’OCHA, 8,4 millions de personnes dans les États du nord-est de Borno, Adamawa et Yobe auront besoin d’une aide humanitaire en 2022. Le conflit qui sévit depuis 12 ans dans la région s’est étendu aux zones entourant le lac Tchad, provoquant l’une des crises humanitaires les plus graves et les plus complexes au monde.

À l’approche de la COP27 en novembre, les inondations au Nigeria montrent qu’il est nécessaire de se préparer à l’ampleur et à la portée de la crise climatique en investissant dans des actions locales d’anticipation, dans la préparation aux situations d’urgence et la coordination des camps, dans la gestion des camps, sur la base d’une approche centrée sur les personnes et d’un meilleur accès au financement pour les communautés et les acteurs locaux qui sont en première ligne du changement climatique.

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