Principales réformes du secteur des télécommunications au Nigéria depuis l’indépendance
Article de Samuel Okocha, Lagos
Les installations de télécommunication au Nigeria ont été créées pour la première fois en 1886 par l’administration coloniale. Ces installations ont permis de remplir des fonctions administratives plutôt que de favoriser le développement socio-économique du pays.
En conséquence, l’initiaion de services télégraphiques publics reliant Lagos par des câbles sous-marins le long de la côte ouest de l’Afrique jusqu’au Ghana, à la Sierra Leone, à la Gambie, puis à l’Angleterre, était une priorité plus importante qu’un solide réseau de télécommunications.
Par la suite, au moment de l’indépendance en 1960, le pays ne disposait que d’environ 19 000 lignes téléphoniques pour une population d’environ 40 millions d’habitants. Cela se traduisait par une densité téléphonique d’environ 0,5 ligne téléphonique pour 1 000 habitants.
En janvier 1985, les divisions des postes et des télécommunications ont fusionné avec la Nigerian External Telecommunication Limited pour former la Nigerian Telecommunications Limited, NITEL, une société à responsabilité limitée. La NITEL avait pour mandat de coordonner les services de télécommunications internes et externes, de rationaliser les investissements dans le développement des télécommunications et de fournir des services accessibles, efficaces et abordables.
Le processus de réforme du secteur des télécommunications a débuté sous le régime militaire du général Ibrahim Babangida en 1992 avec la création d’un organisme de réglementation, la Commission nigériane de communication, NCC. La NCC a été chargée de superviser un système concurrentiel par le biais de politiques visant à protéger les intérêts des consommateurs et des nouveaux arrivants dans le secteur.
Mais l’histoire de la réforme révolutionnaire des télécoms au Nigeria a commencé avec le retour à un régime démocratique en 1999, pendant que le pays ne comptait que 400 000 lignes téléphoniques fixes et moins de 200 000 utilisateurs réguliers d’Internet.
En 2000, le gouvernement a commencé à libéraliser le secteur en lançant la politique nationale des télécommunications (NTP), suivie de la loi nigériane sur les communications (NCA) en 2003, qui a fait entrer la NTP en vigueur. En vertu de la NCA, la NCC fait office d’autorité réglementaire indépendante du secteur, dont les responsabilités consistent notamment à faciliter l’entrée d’acteurs privés sur le marché, à créer un environnement réglementaire favorable, à promouvoir une concurrence loyale et l’efficacité du marché, et à mettre en place le Fonds de prestation de service universel pour soutenir l’expansion des télécommunications dans les zones rurales.
Aujourd’hui, les entreprises privées peuvent obtenir une licence pour fournir des services tels que la téléphonie fixe et cellulaire, la transmission longue distance, les communications personnelles mobiles mondiales, l’accès aux données internationales, la transmission de données à haut débit, les services à valeur ajoutée, ainsi que l’accès Internet et l’accès unifié.
En effet, la première technologie GSM du Nigeria a été lancée en mai 2001, lorsque la société sud-africaine MTN a créé sa filiale nigériane, MTN Nigeria. En août de la même année, Econet, qui s’est métamorphosé en Vodacom et maintenant en Airtel, a également lancé sa propre filiale nigériane. Globacom Nigeria est entré sur le marché en août 2003, avant d’être rejoint par Etisalat, devenu 9mobile, en octobre 2008.
La pénétration du téléphone a fortement augmenté au cours des dernières années, la NCC indiquant que le nombre total de connexions téléphoniques a bondi de 101,8 millions en mai 2012 à 195 millions en décembre 2021. La NCC indique qu’il y aura au moins 195,4 millions d’abonnés au téléphone dans le pays en décembre 2021.
En septembre dernier, le Nigeria est devenu le troisième pays africain à lancer la 5G, après le Kenya et l’Afrique du Sud, suite au lancement de cette technologie par MTN à Lagos.
La technologie 5G promet de révolutionner la communication, en assurant des vitesses plus élevées dans l’envoi et la réception d’informations en ligne. Et cela signifie beaucoup pour la croissance de l’industrie des télécommunications au Nigeria.
La révolution des télécoms au Nigeria a catapulté le pays dans la classe des nations d’élite grâce à la facilité de communication. Elle a également, plus que tout autre secteur ces derniers temps, créé des emplois pour des millions de jeunes Nigérians.
Article de Samuel Okocha, Lagos/Traduction de Mourtada Nanzif Adékounlé
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