Manifestation EndSARS au Nigéria: que deviennent les victimes?

Détails avec Salihu Ali, Abuja

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Le gouvernement nigérian a indemnisé soixante-quatorze victimes de violations présumées des droits de l’homme et de brutalités policières en leur versant plus de deux cent quatre-vingt-neuf millions de naira.

Le groupe d’enquête indépendant chargé d’enquêter sur les allégations de violations des droits de l’homme commises par l’ancienne Brigade spéciale anti-rapprochement (SARS) de la police nigériane a remis les chèques aux victimes à Abuja, la capitale du pays.

Cette initiative fait suite aux manifestations nationales de 2020 visant à mettre fin aux brutalités policières, sous le slogan #EndSARS.

L’une des revendications des manifestants remonte à la création d’un comité d’enquête judiciaire chargé de juger les officiers impliqués dans des cas de violation des droits de l’homme et de rendre justice aux victimes et à leurs familles.

Lors de la remise des chèques aux victimes dans le cadre de la deuxième tranche de paiement, la présidente du Conseil d’administration de la Commission nationale des droits de l’homme au Nigeria, Salamatu Suleiman, a félicité le comité dirigé par le juge Suleiman Galadima pour les efforts déployés au cours des deux dernières années.

D’après elle, le panel a pu entendre deux cent quatre-vingt-quatorze cas et a décidé de 292 d’entre eux.

Selon elle, “Cela porte à plus de quatre cent trente et un millions de naira la somme totale déjà versée à 94 bénéficiaires dans le cadre du panel SARS.”

Mme Suleiman a indiqué qu’en tant qu’institution indépendante des droits de l’homme au Nigeria, la commission continuerait à exercer son mandat de promotion et de protection des droits de l’homme des Nigérians par le biais de mécanismes constitués en vertu des lois de la commission.

Elle a ajouté que la commission s’efforcerait de mettre en place un mécanisme permanent permettant de traiter les cas de brutalité policière et d’autres violations des droits commises par les forces de l’ordre.

Le Secrétaire exécutif de la Commission nationale des droits de l’homme au Nigeria, M. Tony Ojukwu, tout en félicitant les bénéficiaires, leur a demandé d’accepter le paiement car aucune somme d’argent ne pourra répondre à leurs besoins.

Tout en réitérant l’engagement de la commission à protéger les droits des Nigérians, M. Ojukwu a révélé que la commission est déterminée à respecter les droits et la protection des citoyens.

Prenant également la parole, le président du Comité d’enquête indépendant sur les allégations de violations des droits de l’homme par l’ancienne Brigade spéciale anti-rapprochement SARS, Juge Suleiman Galadima, a appelé les gouvernements étatiques à harmoniser les rapports de leurs comités sur les violations des droits pour une action appropriée.

Le juge Galadima a également exhorté les gouvernements des États à réserver des fonds pour permettre au groupe de remplir ses fonctions.

Les victimes ont reçu des chèques de deux à cinq millions de naira en fonction du niveau de violation de leurs droits.

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