Présidentielle 2023 : signature d’un pacte de paix par les chefs religieux nigérians
Explications de Ukamaka Okafor, Abuja
L’Association chrétienne du Nigeria (CAN) et le Conseil suprême nigérian pour les affaires islamiques (NSCIA) ont signé un pacte de paix visant à désamorcer les tensions religieuses et à garantir une atmosphère paisible et sûre dans le pays avant les élections générale en 2023.
L’accord de paix a été signé lors du Sommet international sur la liberté religieuse 2022, organisé à Washington D.C. par la Fondation mondiale pour la paix et 70 organisations internationales de défense des droits de l’homme et de la liberté religieuse.
Le président général de la NSCIA, le sultan de Sokoto, Sa’ad Abubakar, était représenté par le professeur Yusuf Usman, tandis que l’organisme chrétien suprême était représenté par son président sortant, le révérend Samson Ayokunle.
S’exprimant sur l’accord de paix, le révérend Ayokunle a souligné que les dirigeants des organisations musulmanes et chrétiennes se sont engagés à continuer à travailler ensemble, à éviter la violence, à embrasser le dialogue et à rester engagés dans la construction de communautés résilientes et sans peur.
Humanité commune
Il a ajouté que les deux organismes religieux ont également promis d’embrasser la vision d’une humanité commune et de parler publiquement de l’espoir d’un avenir pacifique et brillant pour le Nigeria.
M. Ayokunle a noté que l’accord était devenu nécessaire parce qu’il y a beaucoup de chrétiens et de musulmans au Nigeria qui abhorrent la violence et choisissent la coexistence pacifique.
Il a remercié le sultan de Sokoto pour sa promptitude à condamner les attaques.
“Nous ne construirons un Nigeria plus fort, capable de s’attaquer aux problèmes urgents qui détruisent notre pays, qu’il s’agisse du manque de sécurité, de la responsabilité et de la corruption, des conflits entre les différents peuples et confessions, de la faim et de la situation économique, à moins que nous, chefs religieux, décidons ensemble de diriger véritablement notre peuple”, a-t-il ajouté.
Un Nigeria pacifique
Le révérend Ayokunle a également indiqué que le NSCIA et la CAN considèrent qu’il est important de signer la Déclaration pour un Nigeria pacifique et sûr, et de le faire sur la scène mondiale.
“La Déclaration que nous avons signée énonce un certain nombre de principes que, selon nous, tous les Nigérians peuvent facilement affirmer”.
“Elle stipule que toutes les personnes sont dotées par le Créateur d’une valeur inhérente et de droits fondamentaux, indépendamment de la nationalité, de l’ethnie, de la culture, de la religion ou des nombreuses autres différences qui nous divisent souvent, et que la liberté et la dignité essentielles de chaque personne doivent être respectées et protégées”, a-t-il révélé.
Élections démocratiques
Ayokunle a ajouté qu’ils se sont également engagés à exiger que des élections démocratiques libres et équitables soient organisées dans la paix et au profit de tous les Nigérians, indépendamment de leur ethnie, de leur religion ou de leur zone géographique.
“En particulier avec les élections à venir, nous constatons avec une grande inquiétude que les politiciens et les représentants du gouvernement, et parfois aussi les représentants religieux, n’ont pas pris au sérieux leur devoir de promouvoir la paix et l’harmonie parmi le peuple du Nigeria, ce qui a contribué à de nombreuses crises dans notre nation”, a-t-il ajouté.
M. Ayokunle a identifié certaines de ces crises comme étant les problèmes de représentation politique et la possibilité d’une gouvernance véritablement démocratique ; les questions d’intégrité et d’équité judiciaires ; les défis de partialité, de corruption et d’inaction du gouvernement.
“Mais bien plus important encore, nous devons partager un engagement fondamental envers l’unité du Nigeria et travailler en collaboration pour trouver des solutions à travers des moyens pacifiques et respectueux, en affirmant la dignité de chacun et de nos frères et sœurs au Nigeria. Nous appelons tous les dirigeants religieux et politiques, et toutes les personnes de foi, à développer et à promouvoir des solutions fondées sur les valeurs partagées de notre humanité commune, et lesquelles protègent et élèvent la valeur, la dignité et les droits fondamentaux conférés par Dieu à chaque personne.”
“Nous affirmons enfin que les chefs religieux jouent un rôle particulier dans la direction de leurs communautés, et ont le devoir de les guider de manière à promouvoir la paix”, a-t-il conclu.