Grogne sociale au Nigéria: les professeurs universitaires prolongent la grève de quatre semaines supplémentaires
Propos recueillis par Temitope Mustapha, Abuja
Le Syndicat du personnel académique des universités (ASUU) a prolongé sa grève actuelle pour quatre semaines supplémentaires afin de donner au gouvernement plus de temps pour résoudre de manière satisfaisante tous les problèmes en suspens.
La grève reconductible, selon ASUU, a pris effet à partir de 12 h 01 le lundi 1er août 2022.
Le président du syndicat, le professeur Emmanuel Osodeke, l’a fait savoir dans une déclaration publiée après la réunion de l’Union qui s’est tenue pour faire le point sur l’évolution de la situation après cinq mois d’action industrielle qui a mis l’enseignement et l’apprentissage en attente dans les universités publiques.
Selon le professeur Osodeke, “Suite à des délibérations approfondies et compte tenu des échecs passés du gouvernement à respecter ses propres délais dans le traitement des questions soulevées dans le protocole d’action 2020 FGN/ASUU, le syndicat du personnel académique des unniversités (ASUU), a prolongé sa grève en cours pour quatre semaines supplémentaires afin de donner au gouvernement plus de temps pour résoudre de manière satisfaisante toutes les questions en suspens”.
Lors de la réunion, le Conseil exécutif national (NEC) de ASUU a fait remarquer que la non-signature du projet de renégociation de l’accord FGN-ASUU de 2009, plus d’un mois après sa conclusion par le comité dirigé par le professeur Nimi Briggs, met la patience des membres de l’ASUU à rude épreuve dans tout le pays.
Le syndicat a ajouté qu’il considérait la récente directive donnée par le Président Muhammadu Buhari et l’émissaire à toutes les universités fédérales que le ministre de l’Éducation, en consultation avec d’autres représentants du gouvernement, devrait résoudre la crise persistante et lui faire rapport dans les deux semaines.
“Le syndicat se demande pourquoi il a fallu cinq mois entiers.
“Le NEC a reconnu la compréhension croissante des problèmes et la vague de soutien à la demande de principe du syndicat pour une éducation universitaire compétitive au niveau mondial au Nigeria. Les universités nigérianes ne doivent pas être réduites à des projets de circonscription qui n’existent que sur le papier et nos universitaires doivent être incités à rester sur place et à faire ce qu’ils savent faire le mieux, ici au Nigeria.”
Procès en cours du comptable général
Le NEC a également révélé que le procès en cours du comptable général de la Fédération (AGF) suspendu, M. Ahmed Idris, accusé de fraude monumentale, a justifié le rejet par l’ASUU du programme de paie baptisé: Integrated Payroll and Personnel Information (IPPIS).
Il a toutefois demandé à l’Agence nationale de développement des technologies de l’information (NITDA) de publier sans plus tarder les rapports des derniers tests de la solution de transparence et de responsabilité des universités (UTAS) en rapport à IPPIS.
“ASUU résistera à toute tentative de tronquer le déploiement de l’UTAS par tous les moyens légitimes dont dispose le syndicat.
“La réunion du NEC s’est déroulée dans le contexte des obligations du gouvernement telles qu’énoncées dans le protocole d’action (MoA) qu’il a signé avec ASUU le 23 décembre 2020. Plus précisément, le NEC a rappelé que l’incapacité du gouvernement à conclure le processus de renégociation de l’accord FGN/ASUU de 2009, à déployer la solution de transparence et de responsabilité des universités (UTAS), à payer les arriérés d’allocations académiques acquises (EAA), débloquer la somme convenue pour la revitalisation des universités publiques (fédérales et étatiques), résoudre les problèmes de prolifération et de gouvernance dans les universités étatiques, régler les arriérés de promotion, débloquer les salaires retenus des universitaires et payer les déductions de tiers en suspens ont conduit à la déclaration initiale de la grève reconductible le 14 février 2022”.