Le verdict du tribunal sur la demande de libération sous caution de l’ancien Comptable général
Détails avec Salihu Ali, Abuja
Le juge Jadesola Adeyemi-Ajayi de la Haute Cour du Territoire de la Capitale Fédérale d’Abuja, au Nigeria, doit statuer sur la demande de libération sous caution de l’ancien comptable général du Nigeria, Ahmed Idris, et de deux autres personnes, suite à leur mise en accusation par l’Agence anti-corruption du pays, la Commission des crimes économiques et financiers, EFCC, le 28 juillet 2022.
Le juge Ajayi a fait cette annonce après avoir écouté les arguments des avocats de l’accusation et de la défense.
L’ancien comptable général ainsi que Godfrey Olusegun Akindele, Mohammed Kudu Usman et Gezawa Commodity Market and Exchange Limited ont été mis en accusation par l’EFCC le 22 juillet pour 14 chefs d’accusation de vol et d’abus de confiance criminel pour un montant de N109, 485,572,691.9.
À la reprise de l’audience mercredi, l’avocat du premier défendeur, Chief Chris Uche SAN, a présenté une motion de préavis demandant à la cour d’accorder à l’ancien comptable général une libération sous caution.
Il a fait valoir que les charges sont des infractions passibles de libération sous caution, ajoutant qu’il ne s’agit pas de crimes capitaux.
Il a déclaré à la cour que son client n’a jamais abusé d’une procédure judiciaire et qu’il dispose de la caution nécessaire pour le défendre, exhortant la cour à lui accorder une libération sous caution à des conditions libérales.
De même, l’avocat du second défendeur, M. Peter Abalaka, a demandé à la Cour d’accorder à son client une libération sous caution en attendant la conclusion du procès.
Il a indiqué que la contre déclaration sous serment de l’accusation s’attardait sur des sentiments et des préjugés qui n’ont pas leur place dans le procès, exhortant la cour à examiner la demande de libération sous caution, ajoutant que son client est obéissant et ne désobéira pas aux ordres de la cour.
L’avocat du troisième accusé, M. Mohammed Ndayako, a fait valoir que l’ensemble de l’infraction est passible de libération sous caution, demandant à la Cour de faire le nécessaire et d’accorder la libération sous caution à son client.
Dans ses arguments, l’avocat de l’accusation, M. Rotimi Jacobs SAN, a souligné que l’ancien comptable général et les autres ont commis un abus de confiance criminel, ce qui est une infraction grave qui ne devrait pas être accordée sous caution.
Il a attiré l’attention de la cour sur la nature, la gravité et le poids des charges car elles sont suffisantes pour refuser la libération sous caution.
Il a fait valoir que l’affaire est un délit de fonction publique qui est égal au terrorisme et au génocide et devrait être traitée avec tout le sérieux nécessaire, ajoutant qu’il est prêt pour le début du procès.
Le juge Adeyemi Ajayi, après avoir écouté leurs arguments, a ajourné au 28 juillet pour statuer sur la demande de libération sous caution et pour fixer la date d’ouverture du procès.
Rappelons que l’EFCC avait allégué, entre autres, que “Ahmed Idris, entre février et décembre 2021 à Abuja, étant un fonctionnaire en vertu de sa position de comptable général de la Fédération, a accepté d’Olusegun Akindele, une gratification d’un montant total de quinze milliards, cent trente-six millions, deux cent vingt et un mille, neuf cent vingt et un nairas et quarante-six kobos, somme qui a été convertie en dollars des États-Unis par ledit Olusegun Akindele.
“Cette somme ne faisait pas partie de votre rémunération légitime, mais constituait un motif pour accélérer le paiement des 13 % de produits dérivés aux neuf États producteurs de pétrole de la Fédération, par l’intermédiaire du bureau du comptable général de la Fédération, et vous avez ainsi commis une infraction contraire à la section 155 du Penal Code Act Cap 532 Laws of the Federation of Nigeria 1990 et punissable en vertu de la même section.”