Grogne sociale au Nigéria: les professeurs universitaires exhortés à mettre un terme à la grève
Détails avec Timothy Choji, Abuja
Le président Muhammadu Buhari a demandé à ASUU (Syndicat du personnel académique des universités) de reconsidérer sa position sur la grève prolongée, s’inquiétant des conséquences générationnelles de cette interruption sur les familles, le système éducatif et le développement futur du pays.
Le Président, qui recevait lundi à sa résidence de Daura, dans l’État de Katsina, certains gouverneurs du Congrès progressiste (APC), des législateurs et des dirigeants politiques, a noté que la grogne sociale avait déjà eu des répercussions sur la psychologie des parents, des étudiants et d’autres parties prenantes, soulevant de nombreuses questions morales qui méritent déjà qu’on s’y attarde l’attention.
Le président Buhari a insisté sur le fait que l’avenir du pays repose sur la qualité des établissements d’enseignement et de l’éducation, tout en assurant que le gouvernement comprend leur position et que les négociations doivent se poursuivre, avec les étudiants dans les amphithéâtres.
“Nous espérons qu’ASUU compatira avec le peuple sur la grève prolongée. Vraiment, trop c’est trop pour garder les étudiants à la maison. Ne faites pas de mal à la prochaine génération, pour l’amour du ciel”, a-t-il tancé.
Le Chef de l’Etat a appelé tous les Nigérians bien intentionnés, en particulier ceux qui sont proches des dirigeants et des membres de l’association, à intervenir pour persuader les enseignants de reconsidérer leur position, et l’effet d’entraînement sur toute une génération et la nation.
D’après le locataire d’Asorock (la Présidence nigériane), les étudiants des universités nigérianes seront confrontés au défi de la concurrence dans un espace de travail hautement connecté et axé sur la technologie, et que les garder à la maison ne fait que les priver de temps, de compétences et d’opportunités pour être pertinents sur la scène mondiale.
“L’éducation de type colonial visait à former des travailleurs pour le gouvernement. Ces emplois n’existent plus. Nos jeunes devraient recevoir une éducation qui les prépare à l’activité indépendante. Aujourd’hui, l’éducation est conçue pour le plaisir de l’éducation.
“Grâce à la technologie, nous sommes beaucoup plus efficaces. Nous devrions encourager nos enfants à s’instruire, et pas seulement à chercher des emplois dans le secteur public”, a-t-il ajouté.
Le président Buhari a détaillé que les ressources devraient être canalisées davantage vers la construction d’infrastructures et le fonctionnement des secteurs de la santé et de l’éducation, et non vers l’expansion de la bureaucratie pour créer des opportunités d’emploi.
“D’ici l’année prochaine, j’aurai tiré le meilleur parti de mes deux mandats, et je ferai de mon mieux pendant les mois restants”, a intimé le président.
Le dirigeant nigérian a exhorté les personnes occupant des postes politiques et des lieux de privilège à faire preuve de vigilance en aidant les nombreux Nigérians à la recherche d’opportunités.
“Si vous êtes avide, vous ne regarderez pas autour de vous pour voir ce qui se passe avec ceux qui sont moins bien dotés”, a-t-il révélé.
Le responsable nigérian a déclaré aux gouverneurs et aux dirigeants politiques qu’il ne s’était pas rendu à son domicile de Daura depuis près d’un an en raison des exigences de sa fonction.
“L’observation selon laquelle j’ai abandonné ma base a été faite par l’émir de Daura, Dr Faruk Umar Faruk, au lieu de prière de l’eid. Il a tenu le micro et a dit à tout le monde que la dernière fois que j’étais à Daura, c’était pendant l’Aïd-el-Kabir de 2021”, a-t-il ajouté.
Le président Buhari a déclaré qu’il prendrait sa retraite à Daura, et non à Kaduna, où il avait une meilleure maison.
“Dans dix à onze mois, je viendrai ici. J’ai une meilleure maison à Kaduna, mais elle est trop proche d’Abuja”, a-t-il souligné.
Le numéro un nigérian a expliqué que le calendrier de travail était très chargé, disant qu’il avait récemment dû compatir avec le ministre des Affaires étrangères, Geoffrey Onyema, qui devait être éloigné de sa famille la plupart du temps.
Il a exhorté les membres de l’APC à continuer à travailler pour le bien du peuple et du pays, notant que “nous sommes un peuple chanceux, et nous devons réfléchir davantage à nos origines”.
Le président Buhari a poursuivi que par rapport aux ressources disponibles, et par rapport à la dernière administration, le gouvernement a bien fait dans de nombreux domaines, en particulier dans les infrastructures.
“Je souhaite le meilleur à la personne qui vient après moi”, a-t-il martelé.
En ce qui concerne la sécurité, le Président a évoqué que le Nord-ouest avait posé plus de défis, et que certains succès avaient été enregistrés dans d’autres régions, le Nord-est et le Sud-sud.
Il a ainsi conseillé à certains indigènes du Sud-sud de cesser de porter atteinte aux biens nationaux, qui affectent également leurs moyens de subsistance.
“Je suis impatient de partir. Je peux vous dire que cela a été difficile. Je suis reconnaissant à Dieu que les populations apprécient les sacrifices personnels que nous avons faits”, a-t-il ajouté.
Dans ses remarques lors de la réunion, le président du Forum des gouverneurs progressistes, Abubakar Atiku Bagudu, a remercié le président pour son rôle de leader dans l’amélioration de l’économie de la nation et les nombreux succès enregistrés à l’APC, lesquels comprennent deux conventions pour produire la direction du parti et le candidat présidentiel, Asiwaju Bola Tinubu.
“Nous allons travailler dur pour assurer le succès de notre parti. Nous avons des raisons de travailler très dur”, a-t-il précisé avec confiance.
Bagudu, qui est le gouverneur de l’État de Kebbi, a détaillé que les saisons favorables ont soutenu la vision d’assurer la production alimentaire et de faire de l’agriculture une priorité, avec des résultats visibles dans les pyramides de riz dans divers États.
“Malgré les attaques des renégats, notre pays reste autosuffisant en matière de production alimentaire. Nous avons vu des investissements qui n’existaient pas avant votre arrivée au pouvoir.
“Pas moins de 20 États ont maintenant des zones de processus agricoles. Nous avons des pyramides de riz à Ekiti, Gombe et Niger, tandis que les pyramides de maïs ont été relancées dans les États de Katsina et Kano”, a-t-il énuméré.
Selon lui, plus de 54 projets de rizicultures ont été mis en service dans différents États, et que 57 usines d’engrais ont été relancées ou construites à nouveau.
“Tout cela a été réalisé grâce à votre engagement et à votre patriotisme”, a révélé le gouverneur au président.
M. Bagudu a également remercié le Président d’avoir facilité l’accès aux gouverneurs et aux dirigeants politiques, notant que l’ouverture du Conseil économique national pour un échange d’idées plus fluide a grandement contribué à améliorer l’économie.
La liste des gouverneurs de l’APC présents au déjeuner avec le Président comprend : État de Katsina, Rt Hon. Aminu Bello Masari, État de Kaduna, Malam Nasir el-Rufai, État d’Imo, Hope Uzodinma, État de Nasarawa, Abdullahi Sule, État du Niger, Abubakar Sani Bello, État de Kano, Abdullahi Umar Ganduje, État d’Ekiti, Dr Fayemi Kayode, État du Plateau, Simon Lalong et État de Kebbi, Abubakar Atiku Bagudu.