Les attentes sont considérables pour le nouveau président de la CEDEAO selon VP Osinbajo
Propos recueillis en anglais par Cyril Okonkwo depuis Accra
Selon le vice-président du Nigéria, Prof. Yemi Osinbajo, les attentes sont énormes à l’égard du président Sissoco Embaló de la Guinée-Bissau, qui prend la présidence de l’organisme régional ouest-africain, la CEDEAO, aux côtés d’une Commission nouvellement composée, en ce qui concerne les résultats de l’organisme.
M. Osinbajo a fait cette déclaration dimanche lors d’un entretien avec des journalistes à la fin de la 61e session ordinaire de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) tenue à Accra, au Ghana.
D’après lui, les dirigeants devaient travailler davantage pour résoudre les problèmes persistants dans la région, selon le vice-président.
“Le président Nana Akufo-Addo a fait un excellent travail dans une période très difficile de l’histoire de la CEDEAO et de nombreux défis subsistent.
“Nous nous attendons donc à ce que la nouvelle direction prenne le relais et travaille aussi dur, voire beaucoup plus dur, pour résoudre certains des défis. Il y a même des défis supplémentaires aujourd’hui – des défis économiques, notamment avec la crise russo-ukrainienne, et des problèmes économiques. D’autres problèmes sont les coups d’État qui ont eu lieu dans la région au cours des deux dernières années et nous essayons toujours de résoudre certains de ces problèmes.
“Les nouveaux dirigeants, sous la direction du président Sissoco Embaló, doivent redoubler d’efforts et s’attaquer à ces très nombreuses responsabilités auxquelles la région est confrontée aujourd’hui.”
Le professeur Osinbajo a toutefois ajouté qu’en dehors des défis, la région est témoin de progrès appréciables dans la politique monétaire commune de la CEDEAO, notant qu’il y a des choses “dont nous devrions être heureux”.
“De même, des progrès sont réalisés sur le corridor Lagos-Abidjan, certaines des questions relatives à la circulation des biens et des services sur ce corridor. Ce sont quelques-unes des décisions très importantes qui ont été prises et je pense que des progrès ont été réalisés”, a noté le professeur Osinbajo.
Plus tôt, lors de la session d’ouverture du sommet présidé par le Président Akufo-Addo, les efforts et l’engagement du Nigeria sous la direction du Président Muhammadu Buhari pour contenir la pandémie de COVID-19 et relever d’autres défis dans la région ont été appréciés par l’Autorité des chefs d’État et de gouvernement de la CEDEAO.
Reconnaissant les contributions du Nigeria, le président Akufo-Addo a révélé : “Permettez-moi d’adresser, en notre nom à tous, nos remerciements à notre estimé collègue, Son Excellence, Muhammadu Buhari, Président de la République fédérale du Nigeria, qui, en sa qualité de champion de la coordination de la lutte contre le COVID-19, n’a ménagé aucun effort dans cette entreprise.”
Le président Akufo-Addo a ensuite reconnu le rôle de chef de file du Nigeria dans la résolution d’autres problèmes dans la région, notamment la menace des coups d’État, le terrorisme et la détérioration de la situation humanitaire.
Ses mots : “En effet, à la suite du coup d’État manqué du 1er février 2022 en Guinée-Bissau et de notre sommet d’urgence du 3 février 2022, nous avons décidé de déployer une Force en attente de la CEDEAO pour soutenir la stabilité du pays et le gouvernement élu du président Sissoco Embalo.
“Ce déploiement de 609 agents de sécurité, composé de 150 soldats et 140 policiers nigérians, 150 soldats sénégalais, 100 soldats ghanéens et 59 soldats ivoiriens, avec un état-major de 80 officiers provenant de toute la région, sous le commandement général d’un général nigérian et commandant de la force, est maintenant terminé.”
Tout en condamnant la menace du terrorisme dans certaines parties de la région, le responsable nigérian a indiqué que “ces attaques terroristes ne se concentrent plus seulement sur le Sahel, mais s’étendent également aux États côtiers de notre région”. Il a également affirmé que la CEDEAO reste engagée dans la restauration de l’ordre démocratique au Mali, en Guinée et au Burkina Faso.
Parmi les décisions prises à l’issue de la réunion figure la levée des sanctions financières et économiques à l’encontre du Mali, dans l’attente d’une amélioration des progrès de la transition du pays vers un régime démocratique.
Une nouvelle Commission de la CEDEAO est également en place avec l’émergence du Gambien Omar Alieu Touray qui a été présenté hier à la réunion de l’Autorité des chefs d’État et de gouvernement de la CEDEAO. Il remplace M. Jean-Claude Kassi Brou de la Côte d’Ivoire.