Nigéria: appel des parties prenantes à la protection de l’enfant africain
Précisions de Olubunmi Osoteku, Ibadan
Les acteurs du développement de l’enfant ont exhorté les parents et les tuteurs à redoubler d’efforts pour protéger chaque enfant africain en veillant à l’informer des pratiques culturelles néfastes et des abus qui peuvent menacer son bien-être, aujourd’hui ou à l’avenir.
Appel lancé par les parties prenantes lors d’un événement organisé à l’occasion de la Journée internationale de l’enfant africain 2022, sur le thème : Élimination des pratiques néfastes affectant les enfants, progrès en matière de politiques et de pratiques depuis 2013, qui s’est tenu à Ibadan, la capitale de l’État d’Oyo.
L’événement organisé par l’Association nationale des femmes journalistes (NAWOJ), Conseil de l’État d’Oyo, en partenariat avec d’autres organisations, a réuni des étudiants, des parents, des enseignants, des organisations non gouvernementales, des décideurs, des représentants du gouvernement, des politiciens et des organisations de jeunesse, entre autres.
Lors de l’événement, le commissaire de l’État d’Oyo pour l’éducation, la science et la technologie, AbdulRahman AbdulRaheem, a insisté sur le devoir des parents en tant que modèles aux enfants, affirmant que lorsque les enfants reçoivent une bonne éducation, ils deviennent de meilleurs représentants de la famille et ont une influence positive sur la société dans son ensemble.
Le commissaire, qui était représenté par la Secrétaire permanente/Inspectrice générale de l’éducation, Bureau de l’éducation d’Ibadan, Zone 2, Mme Ayobami Oluokun, a souligné : “Le gouvernement de l’État d’Oyo a fait beaucoup pour s’assurer que la loi sur les droits de l’enfant ne soit pas violée dans l’État d’Oyo. Tout d’abord, l’Etat d’Oyo est le premier du pays à avoir adopté la loi sur les droits de l’enfant et aujourd’hui, tout enfant maltraité est protégé par des lois.
“Actuellement, il existe une initiative contre les abus envers les petites filles et chaque cas d’abus envers les petites filles fait l’objet d’un suivi minutieux, de sorte que la victime soit réanimée tandis que l’auteur est traité conformément à la loi”.
Le responsable du suivi, de l’évaluation et de l’apprentissage de Hacey Health Initiative, l’un des partenaires de l’événement, Oni Emmanuel Iyiola, tout en parlant de la nécessité aux jeunes de s’élever contre les pratiques culturelles néfastes, a précisé que l’éducation des étudiants pourrait contribuer à prévenir l’excision de toute fillette dans un avenir immédiat et pourrait équiper les étudiants pour qu’ils puissent également servir d’éducateurs de pairs et influencer les parents à l’avenir
Selon ses propres mots : “Nous vivons actuellement à une époque où les jeunes sont de plus en plus conscients de leur culture. Il est important pour nous de leur faire connaître les cultures qui doivent être éradiquées et celles qui doivent être promues. Les mutilations génitales féminines, en tant que pratique de longue date, sont une culture que nous devons travailler ensemble, sous tous les angles, pour nous assurer de l’éliminer ou de l’éradiquer.”
Le conférencier invité, Dr Kunle Awotiku, a mis en lumière certains des défis auxquels les enfants sont confrontés, notamment les pratiques abusives qui ne sont pas inscrites dans la loi sur les droits de l’enfant, comme les violences verbales et psychologiques, qui empêchent les enfants d’être le meilleur d’eux-mêmes.
Tout en soulignant les dangers des mariages précoces, des mutilations et des viols, entre autres, Awotiku a affirmé qu’il fallait également prêter attention aux abus psychologiques que subissent les enfants, affirmant que de nombreux enfants sont abusés psychologiquement par des mots, sans que les parents ne le sachent.
Il a déclaré : “Il est temps pour nous de ne pas parler contre nous-mêmes, de ne pas avoir honte de notre corps, de ne pas dire qu’un enfant n’est pas bon à cause de ce qu’il vit ou parce qu’il commence tard. Si nous pouvons accepter tout ce que nous voyons chez un enfant, nous nous dirigeons vers le meilleur d’eux-mêmes. J’ai été maltraité par certains enseignants dans le passé, mais certains de ces enseignants sont mes élèves aujourd’hui”.
La Secrétaire nationale de NAWOJ, Helen Udofia, a renchéri que l’Association est préoccupée par le fait que dans différentes parties du pays, plusieurs pratiques néfastes, liées principalement à des normes économiques, sociales et culturelles, sont encore infligées aux enfants et ont continué à entraver le plein développement des enfants.
D’après Udofia : “Avec le thème de la célébration de 2022, Éliminer les pratiques néfastes affectant les enfants, les progrès sur la politique et la pratique depuis 2013, NAWOJ appelle les trois niveaux du gouvernement, les agences et les organisations à réfléchir sur les progrès réalisés vers la mise en œuvre des droits de l’enfant, ainsi que les obstacles auxquels ils continuent à faire face, en vue d’assurer la pleine application des droits de l’enfant”.
La présidente de la NAWOJ à Oyo, Jadesola Ajibola, a révélé que la motivation de l’organisation de l’événement est de célébrer l’enfant africain et de sensibiliser les enfants aux effets néfastes de certaines pratiques culturelles et de certains vices sociaux, appelant à l’implication de tous, afin que les enfants non formés n’influencent pas négativement ceux qui sont formés.
Elle a ajouté : “NAWOJ profite de cette occasion pour appeler toutes les parties prenantes à protéger les enfants africains. La sécurité doit être assurée pour chaque enfant africain, aujourd’hui et toujours, et nous devons le faire collectivement. Si vous pensez que votre enfant est en sécurité chez vous, croyez-moi, ces enfants que nous n’éduquons et ne sensibilisons pas, influenceront et traiteront nos enfants de manière injuste et cela nous retombera dessus”.
Ajibola a affirmé que la société doit trouver un moyen de s’assurer que l’enfant africain est en sécurité, protégé et qu’il vit une vie significative, afin de rendre la vie plus significative et d’avoir une meilleure société.
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