Le vice-président Osinbajo appelle à la souveraineté économique de l’Afrique

Propos recueillis par Cyril Okonkwo

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D’après le vice-président du Nigeria, le professeur Yemi Osinbajo, les aspirations de l’Afrique en matière de développement peuvent être réalisées en approfondissant la coopération et la collaboration avec le reste du monde.

Un communiqué signé par le porte-parole du vice-président, Laolu Akande, indique que le professeur Osinbajo a fait cette déclaration lundi lors de son discours d’ouverture de l’Africa CEO Forum qui se tient actuellement dans la capitale économique ivoirienne: Abidjan.

Le panel avait pour thème : “Souveraineté économique : De l’ambition à l’action”.

M. Osinbajo pense que l’impératif de la souveraineté économique de l’Afrique existe également car il y a des domaines dans lesquels les dirigeants des secteurs public et privé doivent continuer à s’efforcer de l’obtenir.

Selon M. Akande, le vice-président a insisté sur la nécessité d’une collaboration entre l’Afrique et le reste du monde, déclarant : “Je pense que nous devons être un peu plus prudents avec le concept de souveraineté économique parce que nous devons vraiment collaborer davantage et avec la façon dont le développement se déroule, nous devons surveiller certaines de ces choses.

“Par exemple, si nous regardons la façon dont évolue la technologie, qui est essentielle pour nous au Nigeria, en particulier les questions de taxation des entreprises technologiques et tout cela, il est évident que c’est difficile et c’est une expression majeure du pouvoir souverain – le pouvoir de taxer.”

Le vice-président a lancé : “La façon dont le monde et la technologie sont structurés aujourd’hui, il est impossible d’utiliser la même base – base personnelle et territoriale pour l’imposition. Il s’agit d’entreprises multinationales qui s’étendent sur plusieurs pays et continents.”

Le professeur Osinbajo a ainsi noté que “nous devons coopérer avec le monde et le système fiscal international pour nous assurer que nous sommes en mesure d’en tirer le maximum de bénéfices. Nous devons nous asseoir à la table et faire en sorte que les diverses initiatives en matière de fiscalité internationale nous favorisent en Afrique.”

Selon lui, “tout en regardant vers l’intérieur, nous devons faire très attention à regarder aussi vers l’extérieur car beaucoup d’argent est évidemment utilisé par les entreprises technologiques à travers le monde et beaucoup de nos pays sont des créateurs de valeur pour ces entreprises”.

“Il est impératif que nous nous tournions vers l’intérieur tout en gardant les yeux sur la balle, car nous devons reconnaître que le monde est allé au-delà de la brique et du mortier. Le monde est désormais davantage axé sur le capital intellectuel. Nous devons réfléchir à la manière dont nous pouvons travailler avec le monde pour tirer le meilleur parti de notre capacité intellectuelle.”

Auparavant, lors de la cérémonie d’ouverture du forum, le président de la Côte d’Ivoire, Alassane Ouattara, a salué l’initiative des organisateurs de réunir les dirigeants des secteurs public et privé du continent et d’ailleurs pour discuter et développer de nouvelles voies visant à stimuler la transformation des économies africaines.

Il a noté que, bien que la pandémie de COVID-19 ait pu avoir un impact négatif sur les projections de croissance sur le continent, la vision du forum et les efforts similaires sont orientés vers “la création de nouveaux partenariats entre le secteur public et le secteur privé, en particulier en offrant des opportunités aux jeunes Africains avec un accent particulier sur l’économie verte”.

Le président et fondateur de l’Africa CEO Forum, Amir Ben Yahmed, a félicité les dirigeants du continent pour leurs efforts malgré les perturbations de l’économie mondiale causées par la pandémie de COVID-19 et le conflit Russie-Ukraine.

Il a noté que la souveraineté économique, l’économie verte et la transformation industrielle, entre autres, sont de nouvelles voies vers la prospérité de l’Afrique, ajoutant que l’impact prévu de la Zleca sur les économies du continent est fondé sur une économie viable et productive.

Le vice-président doit également tenir des réunions bilatérales avec le directeur général de la Société financière internationale (SFI), M. Makhtar Diop, et l’avocat spécial du Secrétaire général des Nations unies pour le financement inclusif du développement, Sa Majesté la reine Maxima des Pays-Bas.

Le responsable nigérian, qui est arrivé en Côte d’Ivoire dans la nuit de dimanche à lundi, a été accueilli à l’aéroport international Félix Houphouët-Boigny par le Premier ministre ivoirien, M. Patrick Achi.

Les autres orateurs de la table ronde d’ouverture étaient le président ghanéen Nana Akufo-Addo, le directeur général de la Société financière internationale, M. Makhtar Diop, le gouverneur de la Banque centrale du Kenya, Dr Patrick Njoroge, le PDG de Telcar Cocoa, Kate Kanyi Tometi-Fotso et le PDG d’Instadeep, Karim Beguir.

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