Le directeur général de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), Dr Tedros Ghebreyesus, prévient que le COVID-19 n’est pas terminé, malgré les rapports indiquant que les cas et les décès dus au COVID-19 ont considérablement diminué.
Dr Ghebreyesus a fait cette déclaration lors de l’ouverture de l’Assemblée mondiale de la santé à Genève, en Suisse.
“Alors, le COVID-19 est-il terminé ? Non, ce n’est certainement pas fini. Je sais que ce n’est pas le message que vous voulez entendre et ce n’est certainement pas le message que je veux délivrer.
“Bien que dans de nombreux pays toutes les restrictions aient été levées et que la vie ressemble beaucoup à ce qu’elle était avant la pandémie, les cas signalés augmentent dans près de 70 pays de toutes les régions, car les taux de dépistage ont chuté.”
Ghebreyesus a lancé un avertissement que les décès signalés sont également en hausse en Afrique, le continent où la couverture vaccinale est la plus faible.
“Ce virus nous a surpris à chaque tournant, une tempête qui a déchiré les communautés encore et encore et nous ne pouvons toujours pas prédire sa trajectoire, ni son intensité”, a-t-il souligné.
Tout en reconnaissant que des progrès ont été accomplis avec 60 % de la population mondiale déjà vaccinée, il a rappelé que près d’un milliard de personnes dans les pays à faible revenu ne sont toujours pas vaccinées.
“Ce n’est pas encore fini tant que ce n’est pas fini partout. Seuls 57 pays ont vacciné 70 % de leur population, et ce sont presque tous des pays à revenu élevé”, a-t-il noté.
Le chef de l’OMS a également mis en garde contre le fait que l’augmentation de la transmission entraîne une augmentation du nombre de décès et du risque d’apparition d’une nouvelle variante.
Il a également souligné que dans certains pays, l’engagement politique en faveur du déploiement des vaccins est encore insuffisant et qu’il existe encore des lacunes dans les capacités opérationnelles et financières.
“Et dans tous les pays, nous constatons que l’hésitation à se faire vacciner est motivée par la désinformation et la mésinformation”, a-t-il ajouté.
M. Ghebreyesus a révélé que l’OMS se concentre désormais sur l’aide aux pays pour qu’ils transforment les vaccins en vaccinations aussi rapidement que possible, mais qu’elle constate toujours des problèmes d’approvisionnement en tests et en produits thérapeutiques, avec des fonds et un accès insuffisants.
“La pandémie ne va pas disparaître comme par magie. Mais nous pouvons y mettre fin. Nous avons les connaissances. Nous avons les outils. La science nous a donné le dessus”, a-t-il souligné.
Il a appelé les pays à travailler ensemble pour atteindre une couverture vaccinale de 70 %.
“Au moment où nous parlons, nos collègues du monde entier répondent à des épidémies d’Ebola en RDC, de variole du singe et d’hépatite de cause inconnue, ainsi qu’à des crises humanitaires complexes en Afghanistan, en Éthiopie, en Somalie, au Soudan du Sud, en République arabe syrienne, en Ukraine et au Yémen.
“Nous sommes confrontés à une formidable convergence de maladies, de sécheresse, de famine et de guerre, alimentée par le changement climatique, les inégalités et les rivalités géopolitiques”, a insisté M. Ghebreyesus.
La 75e Assemblée mondiale de la santé se tient à Genève du 22 au 28 mai 2022. Il s’agit de la première Assemblée physique de la santé depuis le début de la pandémie de COVID-19.